Sur la population ciblée par les recommandations, Philippe Descamps appelle à davantage de souplesse. « En France, la vaccination commence à 11 ans mais dans d’autres pays c’est 9 ans. Il faut idéalement commencer avant le début de la vie sexuelle, plus exactement avant de rencontrer un HPV. Néanmoins le risque existe tout au long de la vie sexuelle : 50 % des cancers du col de l’utérus sont dus à une infection contractée après 20 ans. C’est pourquoi des pays remboursent la vaccination jusqu’à 26 ans tandis que d’autres mènent des campagnes vaccinales jusqu’à 45 ans. » Il espère donc que les pharmaciens pourront vacciner dès 11 ans et insisteront sur le rattrapage entre 15 et 19 ans, et même au-delà. « Certes la vaccination n’est plus remboursée après 19 ans pour les filles, mais quand elles peuvent se le permettre, il n’y a pas de débat : le vaccin permet d’éviter les condylomes et leur traitement par brûlures au laser, les dysplasies, les conisations, l’accouchement prématuré, le cancer du col de l’utérus… »
Jamais à court d’argument, le gynécologue souligne également l’efficacité de la vaccination contre les cancers et le profil de tolérance, études à l’appui. « Un demi-milliard de doses ont été prescrites dans le monde depuis 2006, il n’y a pas de hausse de maladies auto-immunes. Chaque année, 800 000 jeunes Français arrivent à l’âge de se faire vacciner contre le HPV, pour certains vont apparaître dans les années qui suivent des maladies, des scléroses en plaques, des dysthyroïdies, mais il n’y en a pas davantage avec la vaccination. Il faut faire attention aux coïncidences temporelles. »
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