La deuxième proposition économique de l’assurance-maladie est retoquée par la FSPF, car jugée encore insuffisante. L’USPO se prononcera en début de semaine prochaine. Pour les syndicats, la mobilisation du 30 mai est importante et doit être massive.
Les négociations économiques entre le directeur général de la caisse nationale de l’assurance-maladie (CNAM) et les syndicats représentatifs se durcissent. Pour la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), la contre-proposition de Thomas Fatôme, envoyée jeudi 23 mai à 21 heures aux deux syndicats représentatifs de la profession, est encore insuffisante. En clair, l’assurance-maladie a refait ses calculs pour déterminer l’évolution naturelle de la rémunération des officinaux en l’absence de revalorisation, en tenant compte cette fois d’une baisse structurelle des volumes de prescription, des rémunérations liées au Covid-19 et des remises sur le générique pour 2027. La base de référence est donc inférieure à la première proposition.
Si la FSPF reconnaît un effort, équivalent à une hausse de 2 % par an d’ici à 2027 des ressources affectées au réseau, il ne nous permettra pas de surmonter l’augmentation des charges en raison de l’inflation constatée à ce jour. De plus, « Je suis opposé à ce qu’on se fixe un objectif de diminution de remise, s’indigne Philippe Besset, président de la FSPF. Je souhaite que le directeur général de l’assurance-maladie s’engage à nos côtés pour que nous ayons des remises sur les biosimilaires et sur les hybrides ».
Pour Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, « la base est en effet plus faible, mais plus raisonnable. Et toujours trop forte. À l’arrivée, les pharmaciens obtiendront moins que prévu ».
Concrètement, la CNAM promet aujourd’hui 206 millions d’euros de plus que la rémunération de référence (2019)… en 2027, alors que la profession demande un effort significatif dès 2025. Contrairement au geste qu’elle a consenti pour les médecins en proposant d’avancer l’augmentation du tarif de la consultation à 30 euros en décembre 2024 au lieu de juillet 2025, l’assurance-maladie n’a pas proposé aux pharmaciens d’avancer le calendrier des revalorisations dès 2025.
Plus en détail, la CNAM propose aujourd’hui une hausse de l’honoraire à l’ordonnance (aujourd’hui à 50 centimes HT) de 10 centimes en 2025 (contre +5 centimes dans la première proposition) et 5 centimes en 2027 (comme la première proposition). Là où les pharmaciens auraient besoin d’une rémunération à 1,20 euro pour compenser les charges, selon Guillaume Racle, membre du nouveau bureau de l’USPO.
Pour l’honoraire lié à l’âge, l’assurance-maladie propose aujourd’hui une hausse de 10 centimes (contre 9 centimes dans la première proposition). Le « rare point positif » de cette nouvelle proposition, selon Guillaume Racle, c’est la ROSP vaccin qui passerait en honoraire en 2027.
La FSPF a donc refusé cette deuxième proposition de Thomas Fatôme. « Le conseil d’administration m’a remandaté pour renégocier avec le directeur général de la CNAM, pour aboutir à une mouture définitive avant l’assemblée générale qui aura lieu le 7 juin », explique Philippe Besset.
Du côté de l’USPO, une assemblée générale extraordinaire est fixée lundi 27 mai dans la soirée. Le syndicat se prononcera à ce moment-là.
Dans l’attente, l’appel à la fermeture des officines et aux manifestations le 30 mai est plus que jamais renouvelé par les syndicats.
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