La convention pharmaceutique a pris fin le 7 mai 2017 et pour son renouvellement, les premières réunions interviennent en février, soit à moins de 3 mois du premier tour de la présidentielle, et donc, sans grand espoir d’aboutir avant la constitution d’un nouveau gouvernement et au mieux en juillet 2017.
Déjà, aux plans budgétaire et politique, il faut tenir compte des effets de la convention médicale intervenue le 25 août 2016 dans un climat préélectoral favorable aux accommodements avec des responsables politiques en quête de réélection, ce qui n’est pas le cas pour la négociation qui nous concerne qui a lieu dans un climat de fin de règne, voire d’absence de gouvernement.
Les moyens financiers, aussi pertinents soient-ils, consacrés à cet accord ont sans doute pesé sur les marges de manœuvre de l’assurance-maladie déjà contraintes par les objectifs de maîtrise de la dépense publique du candidat Emmanuel Macron.
C’est dans ce contexte que Nicolas Revel, directeur de l’UNCAM et fidèle second du candidat à la présidence, aborde la négociation de l’avenant conventionnel avec nos deux syndicats représentatifs.
Si l’on passe sur le temps consacré aux études et simulations économiques comparées ainsi que sur les rémunérations accessoires, le 28 mars arrive sans aucune proposition de l’assurance-maladie sur le cœur de marge ! sauf à renvoyer ce sujet à janvier 2019 et pourquoi pas aux calendes grecques !
La FSPF réagit et menace de quitter la séance, ce qui a pour effet la programmation in extremis d’une nouvelle réunion pour le 26 avril, laquelle n’accouchera que d’une proposition de prolongation de 3 mois des débats, entérinée de justesse par le Conseil d’administration de la Fédération qui a compris qu’on les promenait.
Passé les législatives, le 5 juillet la Fédération quitte la séance en l’absence d’éléments concrets et acceptables sur la marge. Il en ira de même jusqu’à l’ultime réunion du 12 juillet au cours de laquelle la Fédération dénoncera une erreur de calcul à notre détriment de 40 millions d’euros, reconnue 4 mois plus tard par Monsieur Nicolas Revel !
Face à cette situation, l’assemblée générale des présidents de la FSPF refusera à juste titre d’entériner l’avenant conventionnel qui conduirait à une perte de marge d’au moins 85 millions d’euros par an, au bas mot, faute de pouvoir intégrer la réalité des baisses de prix à intervenir pour boucler le PLFSS 2018 et les suivants… ?
Une telle perspective aurait dû conduire à un rejet concerté par les deux syndicats !
C’est là que Nicolas Revel va réitérer la stratégie qui lui a réussi avec les médecins, et ceci d’autant plus facilement que nos représentants étaient privés à la fois du droit d’opposition majoritaire, conséquence des élections aux URPS, et du recours à un règlement arbitral par la signature du protocole d’accord destiné à prolonger la négociation.
Désormais la voie est libre pour Nicolas Revel qui, fort de l’expérience acquise avec les syndicats médicaux et après avoir évalué ses interlocuteurs, a identifié le maillon faible susceptible de mettre à profit la situation pour prendre la main sur le champ conventionnel.
En rompant le front syndical, l’USPO a désarmé la profession, apportant à nouveau la preuve qu’ils préfèrent toujours s’opposer à la Fédération qu’au gouvernement, même au prix d’une poignée de lentilles…
Enfin, Nicolas Revel n’omettra pas de ligoter le tout en faisant signer aux parties leur renoncement au droit de retrait dont peuvent disposer les syndicats.
Ainsi l’USPO pourra brailler et gesticuler à l’envi, l’affaire est dans le sac… et nous avec !
Bravo Nicolas Revel !
NB : Si les signataires vous servent à nouveau la fable selon laquelle une absence d’accord aurait entraîné de facto une interruption du service du médicament, faute de remboursement, reprenez vos esprits en réalisant l’énormité d’une situation à laquelle l’État répondrait en publiant un texte de circonstance comme on sort un lapin d’un chapeau. Et quant au rapport déjanté de la Cour des Comptes, nous laisserons le Conseiller-Maitre Nicolas Revel en débattre avec ses pairs.
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