ENTAMÉE le 7 février, les négociations pour une nouvelle convention pharmaceutique doivent s’achever à la fin du mois. Le 28 mars, les représentants des syndicats d’officinaux et ceux de l’assurance-maladie ont fixé une ultime réunion pour tout caler. L’un des grands enjeux de cette convention est de permettre l’introduction progressive d’une part d’honoraires pour la dispensation en complément de la marge commerciale. Les trois syndicats (FSPF, UNPF et USPO*) y sont, à quelques nuances près, favorables (voir encadré). Il en est de même d’une très large majorité de confrères. En effet, près de 8 titulaires sur 10 (76,1 %) se déclarent partants pour l’honoraire, tandis qu’environ 16 % s’y opposent, selon une enquête réalisée par la société Call Medi Call** pour « le Quotidien ». Quelle part devraient représenter ces honoraires de dispensation dans la rémunération ? Les pharmaciens interrogés penchent massivement pour une proportion de 20 % (près de 45 % des réponses) ; un quart estiment que les honoraires ne doivent pas dépasser 10 %, environ 17 % les verraient bien représenter la moitié de la rémunération et 2 % plaident en faveur d’honoraires à hauteur de 75 %. Les partisans du tout honoraires sont relativement peu nombreux : seulement 3,6 % des réponses.
Des avantages.
Selon Call Medi Call, le sujet intéresse particulièrement les pharmaciens puisque 9 titulaires sur 10 déclarent avoir entendu parler de ce projet d’évolution de la rémunération. Ils y trouvent plusieurs avantages : une revalorisation de l’acte pharmaceutique pour 81 %, un renforcement de leur image de professionnel de santé pour 79 % et un moyen d’améliorer l’économie de leurs entreprises pour 59 %. Plus de la moitié des officinaux interrogés par Call Medi Call (54,5 %) ne pense pas non plus que la mise en place d’honoraires augmente leur dépendance vis-à-vis de l’assurance-maladie. En revanche, un confrère sur deux y voit un risque de complication de la fiscalité des officines.
Majoritairement d’accord sur le principe de l’honoraire, les pharmaciens ne semblent pas, en revanche, se faire d’illusion quant au calendrier de sa mise en place. L’enquête révèle en effet que la majorité des titulaires ne croient pas à une arrivée rapide des honoraires dans leur quotidien. En effet, 18,5 % prévoient une entrée en vigueur du dispositif dans douze mois et 55,5 % au-delà d’un an. Pis, 13,5 % pensent qu’il ne verra jamais le jour.
Quoi qu’il en soit, les pharmaciens devraient être bientôt fixés. La nature des honoraires, leur part dans la rémunération, ainsi que le délai de leur mise en œuvre seront, en toute vraisemblance, connus d’ici à quelques semaines. Les syndicats sont plutôt optimistes. « Nous sommes encore loin du bout, mais les choses avancent, peut-être pas assez vite pour certains, mais elles avancent », déclarait il y a quelques jours le président de la FSPF, Philippe Gaertner, à la sortie d’une réunion de négociations avec l’assurance-maladie.
**Enquête réalisée du 30 janvier au 10 février 2012 auprès de 1 066 titulaires d’officine.
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