Les PEC appellent à la mobilisation

« La base est prête à en découdre »

Publié le 06/05/2010
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DEPUIS UNE SEMAINE, le forum des Pharmaciens en colère (PEC) affiche un nombre de connexions record et regorge d’appels à la mobilisation. Émulation oblige, un appel à la grève de la substitution a été lancé par des blogueurs pour le 17 mai prochain. Ils exigent « sans discussion et sans délai » l’augmentation de la première tranche de la MDL à 30 euros, l’éviction de l’officine de la Loi de modernisation de l’économie (LME) qui a réduit les délais de paiement et, la suppression des grands conditionnements.

« Cette initiative est issue de la base et non des administrateurs des PEC, notre fonctionnement le permet », précise Frédéric Abecassis, président des PEC. D’accord sur les motivations de ses confrères et sur le principe de la grève, il aimerait néanmoins que l’action vienne de toute la profession. « La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) tient justement son assemblée générale cette semaine et il y a de fortes chances pour qu’elle engage une action. Elle a voté cette intention lors de sa précédente assemblée générale en mars. Les représentants de la profession sont actuellement en discussion avec le cabinet de Mme Bachelot. Si aucun élément rassurant n’en ressort, nous pourrions agir tous ensemble, dans un souci de cohésion et d’efficacité. »

Pour Frédéric Abecassis, cet appel spontané à la grève est un signe fort que le cabinet de la ministre de la Santé doit prendre en compte. « La base est prête à en découdre. Tous les jours, je reçois des appels de pharmaciens dont les problèmes de trésorerie s’aggravent. Il y a moins de prescriptions, le panier moyen s’effondre, l’économie de l’officine aussi. Les effets de la LME et des grands conditionnements n’arrangent rien, alors que nous contribuons aux économies des dépenses de santé. 30 à 40 % des pharmaciens sont dans le rouge, notre revenu a baissé de 10 % en 10 ans, quelle profession l’accepterait ? » Le message est clair, les pharmaciens sont vraiment en colère.

› M. M.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2748