C'est officiel : la rémunération sur objectif de santé publique (ROSP) pour les génériques en 2019, en cours de versement, chute de 45 %.
L'assurance-maladie a informé les syndicats que la ROSP génériques 2019 était en cours de paiement et que la rémunération moyenne pour une pharmacie en activité sur l'année était de 3 058 euros. Une somme qui s'élevait à 5 551 euros en 2018, soit une baisse de 2 500 euros par pharmacie en moyenne. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) rappelle qu'elle « n’avait évidemment pas signé cet avenant qui amplifie la baisse de la ROSP », que cela s'ajoute « à la baisse du tarif des honoraires complexes (- 3 300 euros en moyenne) » et qu'il s'agit de « deux avenants signés par l’Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) ». Or la FSPF souligne que « ces baisses de rémunérations successives auront des conséquences inacceptables sur l’économie des officines, d’autant plus dans le contexte de crise sanitaire que nous connaissons ». Le syndicat exige « une nouvelle politique conventionnelle (...) pour permettre aux pharmacies de remplir leurs missions, toujours plus nombreuses, toujours plus utiles au sein des soins de premiers recours ».
Parallèlement, « Le Pharmacien de France » a publié hier une enquête sur les effets économiques de la crise sanitaire sur les officines, réalisée avec Imago Research par téléphone auprès de 208 titulaires, du 22 au 25 avril. En moyenne, les répondants estiment que leur chiffre d'affaires recule de 0,8 % en mars et de 16,7 % en avril, mais les disparités sont grandes selon la typologie d'officine et la région d'exercice. Pour le mois d'avril, note « Le Pharmacien de France », « un peu moins d’un tiers des officines ayant répondu à l'enquête prévoient même une baisse de plus de 20 %, et un quart prévoient une perte de 11 à 20 % ; alors qu'à l'inverse, 6 % seulement des pharmaciens se montrent optimistes, tablant sur une progression de 1 à 10 %, et 1 % seulement une hausse de 11 à 20 % ». Les pharmacies franciliennes sont les plus en souffrance, avec un recul moyen du chiffre d'affaires de 23 % (contre -15 % en province). Sont particulièrement touchées : les pharmacies en zones urbaines de commerce ou en centres commerciaux (-23 %), celles situées dans des agglomérations de plus de 5 000 habitants (-20 %) et les officines qui ont diminué leur temps de travail (-25 %). À noter que 11 % des titulaires interrogés ont mis un ou plusieurs de leurs employés au chômage partiel du fait de la crise.
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