DANS L’ENTRETIEN qu’il a accordé au « Quotidien », Gilles Bonnefond détaille les principaux chantiers qu’il entend mener au cours de son prochain mandat. « Nous avons de gros challenges à relever. Notre objectif, après la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), est de s’appuyer sur les atouts du pharmacien et de faire en sorte qu’il trouve toute sa place dans l’organisation des soins avec les autres professionnels du premier recours, explique-t-il. Les pouvoirs publics doivent retrouver le « réflexe pharmacien » dès que l’on parle de médicaments, de patients ou de personnes âgées ».
• Mettre le pharmacien dans la stratégie nationale de santé : c’est l’une des priorités de Gilles Bonnefond. Pour lui, le pharmacien doit devenir un poste avancé du parcours de santé et figurer dans les équipes de soins de premier recours. L’USPO a d’ailleurs élaboré un projet dans ce sens avec MG France. Gilles Bonnefond considère que le pharmacien doit s’impliquer pour tous les patients fragiles et être inscrit dans les programmes de télémédecine.
• Relever le challenge du vieillissement de la population : selon Gilles Bonnefond, le pharmacien doit s’impliquer dans le maintien des personnes âgées à leur domicile, le plus longtemps possible. Il juge nécessaire d’organiser la préparation des doses à administrer (PDA) en ville afin qu’elle devienne un acte pharmaceutique à part entière rémunéré, avec un objectif d’amélioration de la sécurité et de l’observance des traitements.
En Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), il milite pour que la PDA puisse être accessible à tous les officinaux, et pas seulement à ceux qui peuvent investir dans un robot. Il s’oppose à l’idée de sous-traitance de la PDA réalisée par les grossistes-répartiteurs. Il souhaite également que, dans le cadre de la loi Autonomie, le rôle de pharmacien référent soit généralisé. Or, pour l’instant, la loi n’en fait pas mention.
• Faire de la médication officinale un véritable parcours de soins, en partenariat avec les organismes complémentaires. Gilles Bonnefond considère que, dans ces conditions, la tentative de la grande distribution de vendre des médicaments devient caduque. Pour y parvenir, il compte sur les nouveaux outils de gestion du tiers payant qui permettent désormais d’échanger avec les complémentaires.
• Encourager le développement des nouvelles missions : certes, l’accompagnement des patients sous AVK a démarré, mais celui des patients asthmatiques est encore en discussion et le suivi des patients sous traitement de substitution aux opiacés (TSO) est, pour l’instant, seulement envisagé. Pour lui, « tout cela ne va pas assez vite ». Gilles Bonnefond préconise d’élargir rapidement ces missions d’accompagnement à des populations de malades plus grandes : diabétiques, patients souffrant d’atteinte cardiovasculaire, patients sous chimiothérapie…
• Organiser la sortie des patients de l’hôpital : prévu par la loi HPST, ce dossier est, pour l’heure, resté au point mort. Le principe serait que le patient donne le nom de son pharmacien à son entrée à l’hôpital afin que l’établissement adresse son ordonnance de sortie avant qu’il quitte l’établissement. L’objectif : préparer et améliorer la prise en charge à domicile du malade. Des projets sont actuellement portés par les URPS en Ile-de-France et en Rhône-Alpes.
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