Rémunérés depuis 2004 par un honoraire se montant actuellement à 8,35 euros par boîte, les pharmaciens allemands pourraient subir prochainement une baisse drastique de ce dernier, qui chuterait à 5,80 euros, avec toutefois une légère augmentation de la marge de 3 % qui le complète. Pour les organisations professionnelles, une telle réforme « ferait chuter de 25 % le revenu des pharmaciens, entraînant une vague de fermetures sans précédent ».
Un rapport commandé par le ministère de l’Économie considère que les rémunérations des pharmaciens d’officine sont beaucoup trop élevées au vu de leur temps de travail et de leurs prestations. Selon lui, les officinaux gagneraient plus d’un milliard de « trop » par rapport à la « valeur réelle » de leur service rendu, comparé notamment à celui des pharmaciens hospitaliers. Pour compenser un peu la baisse proposée, la marge complémentaire de 3 % passerait à 4,8 %, mais avec un plafonnement pour les médicaments les plus onéreux. En outre, certaines prestations, dont les préparations magistrales, seraient revalorisées.
Si les syndicats annoncent qu’ils rejettent ces chiffres comme ces propositions, ils n’en calculent pas moins les conséquences éventuelles : les pharmacies vendant surtout des médicaments relativement peu chers, prescrits par des généralistes, des internistes et des pédiatres, seraient les plus touchées, celles ayant beaucoup de patients suivis par d’autres spécialistes étant moins affectées. Les pharmacies vendant des médicaments très onéreux, notamment en oncologie, seraient, elles, pénalisées par le plafonnement de la marge.
Même si, depuis maintenant plus de deux mois, l’Allemagne est toujours en attente d’un gouvernement, ce document, certes prospectif, a de quoi inquiéter sérieusement la profession. De plus, le parti social-démocrate (SPD) de Martin Schulz, qui détient actuellement le ministère de l’Économie d’où émane ce rapport, réclame aussi le portefeuille de la Santé s’il accepte de former une nouvelle coalition avec la CDU de Mme Merkel, ce qu’il va décider ces jours-ci. En effet, ses experts santé se prononcent, contrairement à la CDU, pour la poursuite des ventes par correspondance de prescriptions.
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