À la lecture des chiffres produits par l’assurance-maladie pour l’Observatoire de la rémunération, la FSPF dénonce le fragile équilibre économique obtenu depuis fin 2016 au sein du réseau officinal. Et ce, accuse le syndicat, uniquement grâce à certains subterfuges de la part des signataires de l’avenant 11.
C’est en substance un tableau bien insatisfaisant que Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), dresse de l’évolution de la rémunération du réseau officinal depuis 2017, à la lecture de l’Observatoire de la rémunération produit par l’assurance-maladie.
De 6,673 milliards d’euros au 31 décembre 2016, les ressources des pharmaciens sont parvenues difficilement, selon l’interprétation du syndicat, à se hisser à 6,686 milliards d’euros à fin 2019. Pour les six premiers mois de cette année, une hausse de 0,3 % est annoncée à 3,340 milliards d’euros. « Ces chiffres prouvent que la réforme, trois ans après sa mise en œuvre, ne mène à rien. Pire même, au cours des deux prochaines années, nous allons subir des pertes à hauteur de 285 millions d’euros », déplore Phiippe Besset. De toute évidence, selon les critiques de la FSPF, cette maigre progression reste bien insuffisante pour faire face à l’augmentation des charges salariales et des autres frais de l’officine, comme le loyer, par exemple.
Lors d'une conférence ce matin, le président du syndicat n’a pas hésité à dénoncer les « artifices » déployés par l’assurance-maladie et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), les deux signataires de l’avenant 11, pour parvenir « à un résultat positif » de leur réforme. Et d’en faire la démonstration : ces chiffres du premier semestre ne se maintiennent à flot, selon lui, que grâce à l’incorporation des indemnités Covid pour l’année entière, soit 65 millions d’euros, et à l’intégration de la rémunération pour la vaccination antigrippale (7,5 millions d’euros). Et surtout, insiste-t-il, ce bilan est obtenu grâce à une prise en compte à hauteur de 96 millions en 2019 et de 48 millions au premier semestre 2020, d’un CICE qui, « soit dit au passage, n’existe plus ! ».
« La réalité, poursuit Philippe Besset, est donc que les ressources sont bien inférieures en 2019 à ce qu’elles n’étaient en 2016 avant la signature de l’avenant 11, ce que nous avions toujours dit. » Refusant de revendiquer une compensation assujettie à la crise sanitaire, le président de la FSPF réaffirme « qu’il faut arriver à réformer le système de rémunération officinale en profondeur ».
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