Dans ce climat économique en berne pour l’officine, recruter un pharmacien ou un préparateur pour des remplacements est plus dur pour les titulaires. À tel point que dans l’intérim, certains commencent à réduire les taux horaires des remplaçants pour faire baisser la facture.
Signe que l’économie de l’officine va mal, les intérimaires commencent à voir leur taux horaire se réduire. L’agence de travail temporaire 24/7 Services a annoncé la semaine dernière une baisse des taux horaires pour ses remplaçants en officine.
« Ces derniers temps, dans ce contexte économique qui percute le modèle de l’officine, je me sentais moins confortable de pratiquer nos tarifs. Nos clients titulaires nous remontaient que leur trésorerie ne pouvait plus supporter cette charge-là. Ils restreignaient au maximum les interventions des remplaçants », justifie Marjorie Puthot, cofondatrice de 24/7 Services et ex-titulaire. La société compte près de 7 000 remplaçants sur toute la France. « On a un bon maillage. » Et aussi, des charges qui augmentent.
Après avoir sondé ses clients titulaires et ses remplaçants, l’agence de remplacement a réduit les tarifs. Concrètement, pour les pharmaciens remplaçants, le taux horaire (brut) passe de 34 euros/heure à 32 euros/heure. Cette rémunération était à 26 euros/heure jusqu’en décembre 2021. Il y a eu une augmentation des taux horaire lors de la pandémie, « au moment de la fuite des diplômes », explique Marjorie Puthot. Les titulaires voient également leur facture baisser de 3 euros de l’heure HT, de 69,90 euros/heure HT à 66,90 euros/heure HT aujourd’hui.
Pour les préparateurs, le taux horaire brut passe de 24 euros/heure à 21 euros/heure ; il était de 17 euros/heure jusqu’en décembre 2021. Côté titulaire, la facture est réduite de 6 euros de l’heure, à 47,90 euros/heure brut aujourd’hui.
« Plus de 80 % de la somme facturée correspond à la rémunération de notre remplaçant. Ce pourcentage passe à plus de 85 %, pour les pharmacies adhérentes de nos groupements partenaires, qui bénéficient de tarifs privilégiés. Le reste correspond aux frais de fonctionnement. Nous fonctionnons 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, avec des équipes à Briançon, dans les Hautes-Alpes, et à Montréal. »
Ces prix s’appliquent pour tout nouveau contrat signé à partir du 15 juin.
Le marché de l’emploi temporaire semble globalement morose. « La demande n’est pas là, constate également Armand Gremeaux, dirigeant du cabinet Pharm-Emploi. Les titulaires essaient d’éviter au maximum le recours à l’intérim, c’est très clair. »
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