Comme le confirme une étude parue aujourd'hui dans « Nature Scientific Reports », a protection de la population est corrélée au taux de vaccination au niveau mondial. Aussi tant que la majorité des pays n'auront pas atteint une immunité grâce à la vaccination, les gestes barrière devront impérativement être maintenus pour faire barrage aux variants résistants.
Alors que des mesures locales comme en Savoie réintroduisent le port du masque obligatoire en extérieur dans les zones à fortes fréquentation, une étude européenne parue ce jour dans la revue «Nature Scientific Reports» confirme que la vigilance ne pourra en aucun cas se relâcher tant que la grande majorité de la population ne sera pas vaccinée. Les gestes barrière, port du masque et distanciation physique, doivent continuer à être respectés afin de ne pas accroître «le risque d'apparition de variants du coronavirus résistants au vaccin».
Afin d' étudier les possibilités qu'aurait le coronavirus de muter en réaction à la progression de la couverture vaccinale, une équipe de chercheurs de plusieurs pays européens ont simulé la probabilité qu'une souche résistante aux vaccins émerge au sein d'une population de 10 millions d'habitants d'ici à trois ans.
Cette modélisation intègre plusieurs variables, comme le niveau de la population vaccinée, le taux de mutation du virus et sa vitesse de transmission. Elle anticipe des vagues successives avec une envolée des contaminations suivie par une chute des nouveaux cas après l'instauration de mesures de restrictions tels des confinements. Seule, une vaccination rapide réduit le risque d'émergence d'une souche résistante, concluent les scientifiques autrichiens, suisse et espagnole.
Or leur modèle démontre aussi que cette couverture vaccinale doit être suffisante. Car paradoxalement le risque de voir surgir une souche résistante est maximal lorsqu'une grande partie de la population est vaccinée, mais pas suffisamment pour assurer une immunité de groupe. Selon les chercheurs, c'est à partir d'un seuil de 60 % de vaccinés que la probabilité d'émergence de variants résistants devient élevée.
L'étude qualifie ce phénomène de «pression de sélection». À mesure qu'une plus grande partie de la population a développé des anticorps contre le virus, l'avantage compétitif des souches plus résistantes s'accroît.
Cela correspond à la situation actuelle dans la plupart des pays européens, confrontés à la propagation rapide du variant Delta, constatent les chercheurs.
Au niveau mondial, à peine plus d'un milliard de personnes sont complètement vaccinées et certains pays, notamment en Afrique et en Amérique du Sud, n'ont pas encore commencé à vacciner à large échelle, en raison d'un manque de doses. Pourtant, vacciner les populations au niveau mondial est par conséquent impératif si l'on veut éviter que les souches résistantes aux vaccins persistent dans certaines régions du globe et ne répandent ensuite.
Ces constats appellent à accélérer l'effort de la vaccination à l'échelle mondiale et de maintenir les mesures sanitaires tant que cet objectif ne sera pas atteint.
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