L'Ordre des pharmaciens relaie une publication de l'Agence nationale de la performance sanitaire et medico-sociale qui valorise le télésoin comme un outil à la portée de tous les pharmaciens pour réaliser les entretiens pharmaceutiques et les bilans partagés de médication. Le télésoin pharmaceutique est également un moyen d'assurer le lien ville hôpital, notamment en oncologie.
Dérogatoire pendant la crise sanitaire, la réalisation à distance des entretiens pharmaceutiques (AOD, asthme…) et des bilans partagés de médication (BPM) est désormais entrée dans le droit commun. Un arrêté du 3 juin 2021 officialise en effet cette pratique et encadre ses conditions de réalisation et de prise en charge. L’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (ANAP) vient de publier un petit guide à l’intention des pharmaciens. Ce petit document rappelle les grandes lignes du « télésoin pharmaceutique », en s’appuyant sur les recommandations sur le bon usage et la qualité des pratiques relatives émises par la Haute Autorité de santé (HAS). Comme le souligne, l’Ordre national des pharmaciens, « le pharmacien peut être au cœur d’une pratique pharmaceutique à distance : la télépharmacie. Ce terme doit être compris comme la pratique de nouvelles missions de santé dévolues aux pharmaciens et tirant parti des technologies de communication ».
Aussi, les applications du télésoin sont multiples. Et le recours à cette technologie peut être élargi à l’accompagnement de pathologies chroniques dans le cadre des entretiens portant sur les anticoagulants oraux, les corticoïdes inhalés pour l’asthme, les anticancéreux par voie orale, ou encore au bilan partagé de médication des patients âgés polymédiqués. Le télésoin peut également être adapté aux entretiens spécifiques (sevrage tabagique, sevrage benzodiazépine…), à la conciliation médicamenteuse, à la consultation d’observance, voire à l’éducation thérapeutique. Outil permettant d’éviter une rupture de soins, le télésoin constitue également un moyen pour mieux comprendre le patient dans son propre environnement, note l’Anap. L’agence d’État précise qu’il n’a pas vocation à remplacer les séances d’échange en présentiel, mais intervient en complément pour assurer un meilleur suivi. Il s’agit de trouver l’équilibre en alternant présentiel/distanciel pour proposer une offre au plus près des besoins du patient.
Toutefois, le télésoin ne se limite pas à un échange bilatéral entre l’officinal et son patient. Il peut s’inscrire dans une approche interdisciplinaire. Ainsi, il permet également de faciliter la transition hôpital-ville en permettant d’assurer la continuité des soins initiés à l’hôpital, notamment en présence du pharmacien hospitalier, notamment en oncologie. Cependant, précise le document de l’Anap, le ciblage des patients est très important car le télésoin n’a pas vocation à être proposé à tout le monde. Il est tout particulièrement indiqué dans le cadre des sorties d’hôpital ou des changements de traitements. Il peut se révéler utile pour les « petits suivis », ces prises de contact de réassurance, qui ne nécessitent pas forcément de passer à l’officine.
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