La polémique sur les autotests Covid a déjà connu un précédent dans la longue histoire des conflits entre GMS et officine. En mars 2014, la loi Hamon sur la consommation autorisait la vente des tests de grossesse en grandes surfaces. Une victoire pour Michel-Édouard Leclerc qui a fait « de la démocratisation de la santé » son étendard.
Pour autant, sept ans se sont écoulés et la catastrophe annoncée ne s’est pas réalisée. Car même en l’absence de chiffres globaux en GMS, la bonne santé des ventes en pharmacie révèle plutôt, « en creux », la prédilection des consommatrices pour le circuit officinal. Comme en attestent les données SOG early GERS Data, entre 2019 et 2020 (1), 4,782 millions d’unités se sont écoulées en pharmacie, soit 2 % de plus qu’un an auparavant. Et les chiffres de 2020 à 2021 (1), couvrant une année entière de pandémie, enregistrent une croissance de 3 %, avec près de 5 millions de tests vendus. Soit 5 % d’augmentation par rapport à la période 2018-2019. Parallèlement, le chiffre d’affaires de ce segment en pharmacie a augmenté de 4 % au cours des douze derniers mois (2). « La pandémie et ses conséquences ont dynamisé la dispensation des tests en officine », analyse David Syr, directeur général adjoint de GERS Data.
La promesse d’un prix de vente à 1 euro en supermarché n’aura donc pas eu d'effet sur le long terme. Et pour cause, ce prix d’appel n’a tenu que six mois, fait remarquer Laurent Filoche. Le président de l’UDGPO, qui a effectué des relevés de prix en GMS, a en effet noté des tarifs quasi-équivalents, sinon plus élevés qu’en officine : « On les trouve en rayons de supermarché à environ 3 euros quand il est possible d’en avoir entre 2 et 3 euros en pharmacie. » Pour le pharmacien, l’argument prix n’est pas un critère d’achat car, souligne-t-il, « il ne s’agit pas d’un produit récurrent. Les femmes sont avant tout à la recherche d’un test fiable et pratique accompagné de conseils d’utilisation ».
(1) Années glissantes de mars à mars.
(2) Chiffres arrêtés à fin mars 2021.
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