À la fois rassurant sur une amélioration à venir concernant les stocks de paracétamol et d’amoxicilline, et reconnaissant du travail supplémentaire que ces pénuries imposent aux pharmaciens, le gouvernement a remercié les confrères à plusieurs reprises ces derniers jours pour leur investissement. Mais ces molécules sont loin d’être les seules concernées par les tensions.
2022 est déjà désignée comme l’année record en termes de signalements de tensions et ruptures de médicaments alors même que le bilan n’est pas encore connu. Mais à fin septembre, plus de 3 200 signalements ont été enregistrés selon l’Académie nationale de pharmacie, contre 2 446 en 2020, précédente année record. Et sans amélioration sensible, l’année 2023 pourrait bien éclipser le record de 2022.
Preuve en est, la multiplication des informations liées à des tensions et ruptures sur le site de l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM). En sus des problématiques fortement médiatisées concernant les incontournables paracétamol et amoxicilline (avec ou sans acide clavulanique), c’est aussi les corticoïdes, tout aussi incontournables, qui sont touchés. En tension depuis septembre dernier, la prednisolone 20 mg vient de faire l’objet d’une décision de contingentement quantitatif – à 100 % sur l’orodispersible, à 75 % sur l’effervescent sécable – à la fois sur les ventes directes et les ventes aux grossistes-répartiteurs. Et toujours aucune date de remise à disposition normale n’est annoncée. Même combat pour la prednisone qui subit de fortes tensions sur le 5 mg et le 20 mg, désormais contingentés respectivement à 50 % et 30 %. En raison des reports, un contingentement quantitatif est aussi mis en place à 75 % sur la prednisone 1 mg.
Côté antibiotiques, l’année commence comme elle a terminé, avec des tensions qui touchent non seulement l’amoxicilline, mais aussi l’azithromycine, le cefpodoxime et le céfaclor (Alfatil 125 mg/5 ml et 250 mg/5 ml, ainsi qu'Alfatil LP 500 mg). On peut également pointer des médicaments utilisés dans l’asthme tels que le montélukast 5 mg et 10 mg, contingentés à 30 % et dont les ventes directes sont fermées, ou le salbutamol, contingenté à 80 % pour la suspension pour inhalation en flacon pressurisé à 100 μg/dose et à 100 % pour la solution pour inhalation par nébuliseur en récipient unidose, à la fois pour le 2,5 mg/2,5 ml et le 5 mg/2,5 ml.
Impossible de citer toutes les tensions et ruptures en cours. Toujours est-il que les vaccins ne sont pas en reste. Ainsi, ceux destinés à lutter contre les hépatites A et/ou B sont particulièrement touchés : Vaqta et Havrix (hépatite A), HBVAXPRO et Engerix (hépatite B) ainsi que Twinrix (hépatites A et B) font tous l’objet d’une distribution contingentée en ville, voire d’un dépannage d’urgence lorsque la rupture est totale.
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