Trafic de médicaments onéreux : alerte aux officines

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Publié le 19/07/2021
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Crédit photo : Phanie

Une recrudescence de tentatives d’extorsion de médicaments chers via de fausses prescriptions est signalée par l’OCLAESP. L'office de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique ainsi que le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens demandent aux pharmaciens de redoubler de vigilance.

La crise sanitaire n’est apparemment pas un obstacle pour les faussaires qui poursuivent les trafics déjà observés au cours des dernières années. L’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) note même une recrudescence des fausses prescriptions portant principalement sur les traitements de l’hépatite C et du cancer. Des médicaments chers que cherchent à se procurer des jeunes d’une vingtaine d’années, recrutés sur les réseaux sociaux et prétextant représenter un membre de leur famille.

Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) relaie cette alerte. Les équipes officinales sont appelées à être particulièrement attentives à certaines anomalies dans la prescription (fautes d’orthographe, prescripteur identifié de manière inhabituelle, incohérence entre le médicament prescrit et l’âge et le sexe du patient supposé, prescription scannée…) et dans le comportement du client. En cas de suspicion, il est recommandé de l’interroger en lui demandant s’il s’agit d’un renouvellement et d’étudier ses réactions. Une consultation du DP peut aider à vérifier certaines informations et notamment l’existence de prescriptions antérieures. Par ailleurs, la démarche qualité à l’officine permet de bien encadrer ces délivrances. Enfin, en présence d’un faisceau d’indices, le doute peut être levé auprès du prescripteur. Le cas échéant, il convient d'alerter la police ou la gendarmerie (numéro d'appel 17) et de signaler cette tentative d'obtention à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM).

Le CNOP rappelle que l’ e-prescription sera sans aucun doute le barrage le plus efficace contre ces pratiques. Il faudra cependant attendre 2024 pour sa généralisation.


Source : lequotidiendupharmacien.fr