Des hépatites aiguës sévères sont survenues chez des femmes sous contraceptifs oraux ayant ingéré le complément alimentaire Chewable Hair Vitamins, alerte l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES).
Il est en vente sur Amazon.fr, chez Sephora, vanté par les youtubeuses. Son nom : Chewable Hair Vitamins, un complément alimentaire sous forme de gommes à mâcher, produit au Royaume-Uni et utilisé pour redonner de la vitalité aux cheveux. En 2019, l'ANSES a reçu deux signalements d'hépatites aiguës susceptibles d'être liées à sa consommation. Les deux femmes, de 29 et 36 ans, sans antécédents médicaux, étaient toutes deux sous contraceptif oral (désogestrel). L’état de l’une d’elles a nécessité une transplantation hépatique.
Dans ces deux cas, l’ANSES a jugé l’imputabilité du produit très vraisemblable. L’agence recommande par conséquent aux femmes sous contraception orale de ne pas consommer ce complément alimentaire composé de vitamines A, B5, B6, B8, B12, C, D, E, ainsi que de zinc, sélénite de sodium, sirop de glucose, sucre, gélatine d’origine bovine, dextrose, sorbitol, acide malique, huiles végétales de noix de coco, de palme et de tournesol, cire de carnauba, arômes de cassis et de fraise, carmin.
Pour l’une des patientes, l’agence a relevé dans le produit ingéré des teneurs supérieures aux teneurs indiquées sur l’étiquette du produit : 2,6 fois supérieure pour la vitamine E et 1,3 fois supérieure pour la vitamine A. De plus, l’étiquette du produit analysé ne correspondait pas à l’étiquetage déclaré auprès de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Plusieurs hypothèses ont été émises : un effet complexe de la combinaison des nombreux ingrédients du produit, une éventuelle contamination, une adultération, c’est-à-dire un ajout d’une substance de manière frauduleuse. Ou encore, une interaction avec d’autres substances, notamment celles contenues dans les contraceptifs oraux. En effet, les experts n’excluent pas une possible interaction entre le complément et la prise de progestatif. Ils rappellent que la littérature signale « que le désogestrel et certains compléments alimentaires à base de vitamines et minéraux pourraient inhiber le cytochrome CYP1A2 ». Or, indique l’ANSES, une baisse d’activité de ce cytochrome a déjà été évoquée comme pouvant être associée à un risque d’hépatite.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires