Ces derniers jours, plusieurs officines ont reçu un courrier un brin surprenant de la part de la médecine du travail. Cette dernière voudrait imposer un suivi renforcé aux salariés amenés à vacciner les patients. Faudra-t-il impérativement se plier à cette mesure de précaution ?
Comme le précise le site service-public.fr, le suivi individuel renforcé (SIR) « concerne les salariés exposés à des risques particuliers pour leur santé et leur sécurité ». Il peut par exemple être imposé à des travailleurs en contact avec de l’amiante, du plomb, des agents cancérogènes ou encore des rayons ionisants. Si tel est le cas, ces salariés peuvent se voir imposer un examen médical d’aptitude (qui doit être renouvelé au moins tous les quatre ans), complété par une visite intermédiaire, effectuée par un professionnel de santé. Une mesure de précaution qui vise à vérifier si le salarié exposé à ces risques est premièrement apte à assurer son travail et, deuxièmement, si ces conditions particulières ne présentent pas un risque trop élevé pour sa santé ou sa sécurité.
De prime abord, on n’imagine pas forcément des salariés d’une pharmacie d’officine être potentiellement concernés par ce suivi renforcé. Pourtant, la médecine du travail a adressé des courriers à plusieurs titulaires les informant de sa volonté d’appliquer ce suivi au personnel amené à vacciner des patients. « C’est la première année que des pharmaciens nous informent de la réception de courriers de ce type », précise Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). À sa connaissance, au moins trois pharmacies en ont été destinataires mais il y en a sans doute davantage. Ces documents ne citent pas spécifiquement certains vaccins vivants, comme celui contre le ROR, mais évoquent bien « l’acte vaccinal » de manière générale. Si les motivations de la médecine du travail paraissent un peu obscures, sont-elles néanmoins justifiées ? « De notre point de vue, le fait de vacciner, notamment avec les vaccins qui sont classés dans une certaine catégorie de risques biologiques, n’est pas suffisant pour que le personnel soit placé en suivi renforcé. Nous contestons donc le motif donné par la médecine du travail », résume Philippe Besset.
La FSPF va envoyer dans les prochains jours une circulaire à ses adhérents avec une liste d’éléments à opposer pour ceux qui voudraient contester cette décision à travers une réponse écrite adressée à la médecine du travail. « Si celle-ci reste sur sa position, les pharmaciens seront toutefois obligés de suivre », avertit le président de la FSPF, qui espère cependant qu’un accord sera trouvé avec la médecine du travail sur ce sujet.
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