La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) vient de recevoir les chiffres de l’économie officinale pour le mois d’avril 2023. Si une analyse fine n’a pas encore pu être réalisée, le syndicat souligne que la tendance observée au premier trimestre, qualifiée de « crash économique post-Covid » par son président, se poursuit.
Philippe Besset s’y attendait. La disparition de l’épidémie de Covid pèse de tout son poids sur l’économie de l’officine depuis janvier dernier et les chiffres du mois d’avril ne permettent pas de redresser la barre. « On a un chiffre d’affaires hors Covid qui augmente, mais il est tiré par les produits chers », note le président de la FSPF, soit sur des médicaments dont la marge est très limitée. De fait, en avril, la marge est en recul « de 18 % avec le Covid, de 5 % sans le Covid », précise Philippe Besset.
« On est sur le même chiffre de marge qu’en avril 2019, mais entre-temps l’inflation a eu lieu sur l’ensemble des charges de l’officine et sur ce qui est l’investissement principal de l’officine, c’est-à-dire les équipes officinales : on a augmenté les salaires à de multiples reprises depuis avril 2019 et cela doit entrer en ligne de compte dans les années à venir. » Philippe Besset rappelle que la ressource pour faire fonctionner l’officine est liée à deux paramètres, le niveau d’activité et le niveau de marge. Par conséquent, « si l’activité revient au niveau de 2019, il va falloir augmenter le niveau des honoraires pour faire augmenter la marge en euros qui permet à l’officine de fonctionner ».
La FSPF a commencé à dévoiler plusieurs pistes dans ce sens, notamment la revalorisation des honoraires existants et la création de quatre nouvelles rémunérations associées à des missions précises : les interventions pharmaceutiques, le renouvellement d’ordonnance de traitement chronique, la dispensation protocolisée de certains médicaments sur prescription médicale obligatoire (PMO) et la permanence des soins assurée par les officines en territoire fragile. Alors que les négociations de l’avenant économique de la convention doivent débuter au second semestre, Philippe Besset espère que le futur projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, qui sera présenté en septembre, prévoie « une revalorisation des enveloppes liées aux conventions, c’est-à-dire les montants alloués à l’assurance-maladie pour nos négociations conventionnelles ». Un espoir partagé par le Centre national des professions de santé (CNPS) dans sa déclaration à la commission des comptes de la Sécurité sociale le 25 mai, qui souhaite « des revalorisations rapides, à tout le moins pour compenser les effets de l’inflation » et des « investissements » dans le cadre des négociations conventionnelles des différentes professions de santé.
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