Après avoir démasqué trois voleurs grâce aux images de vidéosurveillance, un pharmacien de Saint-Quentin, dans l'Aisne, a décidé de publier la photo des malfrats sur les réseaux sociaux.
Le vol à l'étalage est un véritable fléau pour de nombreux officinaux. La pharmacie de la Basilique, à Saint-Quentin, en a elle aussi fait les frais le 14 août. Ce jour-là, trois individus pénètrent dans l'officine. « Deux d'entre eux ont occupé les membres de l'équipe officinale en leur posant des questions très compliquées et pendant ce temps, le troisième s'est servi dans les rayons », raconte le titulaire, Thibault Coupain, qui n'était pas présent le jour des faits. « Nous sommes très vigilants par rapport aux vols, l'équipe y est sensibilisée, il y a un antivol sur tous les produits… Ce jour-là nous n'avons pas eu de chance, l'équipe était en effectif réduit. » Les trois voleurs parviennent à s'enfuir avec plusieurs produits de parapharmacie, pour un montant estimé par le titulaire à 240 euros.
Si les voleurs n'ont pu être interceptés au moment du vol, Thibault Coupain parvient ensuite à les confondre grâce aux images de vidéosurveillance. Le 16 août, il décide de diffuser la photo des trois individus sur la page Facebook de la pharmacie. À la date du 21 août, la publication a été partagée plus de 1 200 fois. Ce n'est pas la première fois que le titulaire décide d'employer une telle méthode. « Afficher la photo de nos voleurs sur les réseaux sociaux, on le fait depuis plusieurs années, explique Thibault Coupain. C'est très efficace lorsque la personne habite dans le secteur, dans un rayon de 50 à 60 kilomètres maximum. Après avoir constaté que sa photo circule sur les réseaux sociaux, le voleur revient généralement dans les 24 heures et ramène les produits. Dans ce cas-là, on lui demande de les payer et on lui conseille de ne plus jamais revenir à la pharmacie. »
Même si elle est efficace, à en croire l"expérience de Thibault Coupain, cette "méthode" n'en reste pas moins illégale. Selon le Code pénal, l’atteinte à la vie privée par la diffusion d’images « est passible d’un an de prison et 45 000 € d’amende ». Le pharmacien de l'Aisne en est parfaitement conscient. « Mettre en ligne les phots des gens qui volent dans ma pharmacie, c'est un procédé que j'assume totalement », clame Thibault Coupain. Le pharmacien affirme ne jamais avoir été ennuyé jusque-là, que soit par la police ou par le Conseil de l'Ordre des pharmaciens. Sans doute dissuasif, ce moyen n'est pas infaillible pour autant. Les trois voleurs du 14 août, peut-être des gens de passage, ne sont pas encore revenus à la pharmacie pour ramener les produits dérobés.
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