- Amylose à transthyrétine familiale : « maladie rare, prévalence de blablabla ». Ah, voilà : « l’amylose à TTR touche principalement les nerfs, le cœur et d’autres organes. Elle est causée par une mutation du gène codant pour la transthyrétine, ce qui provoque une instabilité de cette protéine et des dépôts anormaux au niveau du système nerveux périphérique, au niveau cardiaque et oculaire… ». Je comprends mieux pourquoi Monsieur Da Silva a besoin d’un déambulateur depuis quelques semaines, lit Marion à haute voix en déroulant la page Orphanet.
À côté de l’adjointe, Théo et Christèle écoutent attentivement la suite.
- Regardez, « la mutation blablabla est retrouvée plus souvent chez les patients portugais ». C’est fou quand même ; ça te tombe dessus comme ça. En deux mois, la mobilité qui fout le camp, la vision qui se dégrade…
- Quand je l’ai servi hier, Monsieur Da Silva m’a dit quelque chose de surprenant : comme quoi il irait en Suisse pour en finir si sa maladie continuait d’évoluer, raconte Théo.
Marion soupire. Christèle semble embarrassée.
- J’ai un copain qui fait sa thèse sur l’aide active à mourir justement, poursuit le jeune diplômé.
- C’est d’actualité. Mais pour une thèse d’exercice en pharmacie, c’est un sujet… spécial. Disons que c’est un peu loin de notre métier, non ?
- Les pharmaciens ne doivent pas rester en retrait de ce sujet. Si ça concerne nos patients, ça nous concerne…
- J’avoue ne pas savoir quoi en penser. Je crois aux médicaments qui sauvent. La preuve, c’est grâce à eux que je suis encore là et que je suis guérie de mon cancer, répond Marion.
- Il y a encore beaucoup de maladies incurables, comme la maladie de Charcot ou la sclérose en plaques.
- Oui mais le traitement que Monsieur Da Silva a commencé à l’hôpital semble fonctionner ? Donc pour le moment, restons positifs, dit Christèle pour mettre fin au débat.
- Tu as raison. Alors c’est quoi ce médicament qu’il faut commander ? On va regarder chez le grossiste s’il y est… Ah, le voilà. Oh la vache !
- Ah quand même ! Plus de 60 000 euros le produit, s’exclame Théo.
- Je n’aimerais pas être l’infirmière qui va faire l’injection. Faut pas se planter dis-donc !, plaisante Christèle.
- Quoi qu’il en soit, il faut le commander. Mais je vais d’abord en parler avec Karine ou J-C.
- Oui, c’est ce qui est convenu pour les médicaments coûteux.
Théo retourne au comptoir. Marion poursuit sa lecture et prépare une fiche de bon usage sur ce traitement, conformément à la procédure mise en place à la Pharmacie du Marché pour tout nouveau médicament à statut particulier.
- Tu ne m’as pas raconté ta première matinée à la caserne. Alors ?, demande Christèle, curieuse.
- Alors, j’ai assisté à ma première cérémonie. Il y a eu une minute de silence pour la pharmacienne qui a été tuée en Guyane. Elle était sapeur-pompier aussi.
- C’est bien d’avoir fait ça. Les pompiers savent honorer la mémoire d’un des leurs.
- C’était très émouvant.
- Marion, tu peux venir s’il te plaît ? Il y a une patiente qui présente tous les signes d’une infection urinaire, l’interrompt Emmanuel.
- Peut-être ma première patiente pour le protocole de coopération cystite !, se réjouit la pharmacienne.
(à suivre…)
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