Le projet de vaccin nasal mis au point par l’université de Tours et l’INRAE franchira une nouvelle étape avec la production de doses d'ici à avril et des essais cliniques sur l’homme dès le deuxième trimestre 2022. Pour une mise sur le marché prévue fin 2023, début 2024.
Depuis juin 2020, l’équipe de recherche BioMAP de l’UMR INRAE-université de Tours « Infectiologie et santé publique » (ISP), suit une piste originale dans la protection contre le SARS-CoV-2 : la mise au point d’un vaccin nasal. Ce candidat vaccin est constitué de la protéine Spike et de protéines virales non soumises à mutation, ce qui permettrait donc « de protéger contre la souche de SARS-CoV-2 circulant actuellement malgré les mutations multiples ». Par ailleurs, la galénique présente un intérêt tout particulier dans ce virus qui utilise les voies nasales comme porte d’entrée dans l’organisme. Autre avantage, son mode d'administration est non invasif.
La distribution de ce vaccin s’appuierait sur une logistique simplifiée permettant une extension rapide aux pays dont les populations ne sont pas vaccinées en primo intention. Ce vaccin pourrait également bénéficier à d'autres pays en tant que rappel vaccinal. Il servirait alors à renforcer la réponse immunitaire - notamment muqueuse - pour protéger la population vaccinée des formes symptomatiques de la maladie et surtout éviter la transmission du virus.
Ces objectifs pourraient être atteints dès la fin 2023, annoncent les chercheurs. En effet, les résultats précliniques, obtenus in vivo sur modèle murin avec le variant Delta ont démontré l’efficacité du vaccin candidat après deux immunisations par voie nasale espacées de trois semaines. La réponse immunitaire, tant humorale (notamment des immunoglobulines A muqueuses, neutralisantes (IgA) et poly spécifiques) que cellulaire, au niveau des cavités nasales et des poumons, est concluante. De plus, le risque de contamination par un individu vacciné est considérablement réduit.
De nouveaux essais précliniques sur rongeurs ont conforté ces résultats, fin 2021.
Ces performances poussent aujourd’hui les chercheurs à passer à la vitesse supérieure et à créer la société LoValTech. Cette start-up détenant une licence exclusive d’exploitation mondiale du brevet devra lever des fonds pour accélérer le développement de ce candidat vaccin. L’Agence nationale de la recherche scientifique (ANRS-Maladies infectieuses émergentes) apportera, entre autres, son soutien. La production pourrait alors démarrer dans les deux prochains mois au sein de la société toulousaine GTP Bioways pour un lancement de la production des lots cliniques en vue d'un début des essais sur l’homme dès le deuxième trimestre.
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