« Ce n’est pas parce qu’on n’en parle pas que la grippe a disparu. » C’est sous ce slogan que la campagne de vaccination contre la grippe a été lancée vendredi dernier par le ministère de la Santé. Il entend capitaliser sur le succès de la précédente saison qui, dès sa première semaine, avait vu 5,3 millions de Français se précipiter dans les officines*.
Un score qui avait permis d’augmenter de 8 points à 56 % la couverture vaccinale. Toutefois, gestes barrières et limitation des interactions sociales obligent, le virus n’avait pas été au rendez-vous. Cette année, la situation devrait être différente, met en garde la Pr Geneviève Chêne, directrice de Santé publique France. La co-circulation des virus de grippe, du VRS (bronchiolite) et du SARS-CoV-2 devrait en effet être facilitée par le relâchement des gestes barrières. Or le système de santé ne peut pas risquer d’affronter une épidémie de grippe sévère. 17 % de doses supplémentaires ont par conséquent été commandées cette année, et sur ces 18 millions de doses, 10 millions sont déjà parvenues en officine. En outre, l'État s'est, de son côté, sécurisé 4 millions de doses.
L’assurance-maladie assure par ailleurs avoir pris les devants en envoyant 16 millions de bons aux publics prioritaires, y compris cette année aux aides à domicile. La prescription, la délivrance et l’administration du vaccin leur seront réservées pendant les quatre premières semaines de la campagne. Une fois passé ce délai, les autres publics auront accès à la vaccination et pourront se faire administrer le vaccin directement par leur pharmacien qui sera rémunéré au même tarif que pour les personnes munies de bons, soit 6,30 euros.
Synergies
Le ministère de la Santé insiste par ailleurs sur « la dynamique synergique » qui permettra de toucher également les personnes éligibles au rappel du vaccin Covid, y compris les professionnels de santé qui ont été parmi les premiers vaccinés contre le coronavirus. Si aucun texte n'est à ce jour paru concernant l’autorisation des préparateurs à vacciner contre la grippe, le Conseil d'État devrait se prononcer le 26 octobre pour une mise en application la semaine du 2 novembre, selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Avancé au 22 octobre, le début de la campagne a pris de court certains pharmaciens qui s’étaient organisés en fonction de la date du 26 octobre. « Je n'ai pris aucun rendez-vous et la journée du 22 j'ai des rendez-vous toute la journée donc chez moi ça sera le 26 », « en tous les cas ce n’est pas très malin pour gagner 4 malheureux jours alors que beaucoup avaient organisé leurs premières sessions de vaccination grippe/Covid et vont devoir modifier leur planning au dernier moment pour en rajouter d’autres », relaient sur les réseaux sociaux des titulaires mécontents, mettant en cause l'organisation de la Direction générale de la Santé (DGS).
Pour Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), la campagne a été avancée pour des raisons de santé publique ; « les premières semaines sont les plus importantes, ce sont celles où l'on vaccine le plus… La date du 26 avait été déterminée pour des raisons logistiques », rappelle-t-il.
*Selon un sondage de l'USPO.
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