La Haute Autorité de santé (HAS) planche sur une nouvelle mouture des bilans partagés de médication. Le but : harmoniser le BPM réalisé en officine avec la conciliation des traitements médicamenteux réalisée en établissement de santé pour faciliter les échanges ville-hôpital, via notamment le numérique.
À l’hôpital, il y a la conciliation des traitements médicamenteux (ou « conciliation médicamenteuse ») qui prend en compte, lors d’une nouvelle prescription, tous les médicaments pris et à prendre par le patient. « Elle prévient ou corrige les erreurs médicamenteuses en favorisant la transmission d'informations complètes et exactes sur les médicaments du patient, entre professionnels de santé aux points de transition que sont l’admission, la sortie et les transferts », définit la Haute Autorité de santé (HAS) dans son guide sur le sujet en 2018.
En ville, il y a le bilan partagé de médication, remis sur le devant de la scène par l’assurance-maladie avec la nouvelle convention médicale et revalorisé en officine par l’avenant à la convention pharmaceutique, notamment par une ROSP exceptionnelle pour la réalisation d’au moins un BPM en 2024.
Deux documents « très similaires », selon la HAS, qui partagent 80 % des champs d’informations, et qui s’intègrent à part entière dans les consultations médicales ou paramédicales, d’où la demande de la Délégation ministérielle au numérique en santé (DNS) et la Direction générale de la santé (DGS) d’établir un support « unique, structuré et interopérable ». Les objectifs sont multiples : faciliter la transmission d’informations sur les prises médicamenteuses des patients, sécuriser et assurer la continuité de la prise des médicaments lors des passages ville-hôpital, améliorer la coordination du parcours de soins, améliorer l’observance thérapeutique et réduire l’iatrogénie médicamenteuse, ou encore permettre l’accès à ses bilans médicamenteux sur « Mon espace santé ». Les informations obtenues lors d’un bilan médicamenteux ne seraient plus uniquement adressées au médecin traitant.
« L’objectif est d’harmoniser les bilans médicamenteux afin de produire un bilan unique et partageable quels que soient les contextes d’utilisation. Ce document reprendra notamment les éléments identifiés dans l’activité de bilan partagé de médication en officine, et dans la conciliation des traitements médicamenteux à l’hôpital. L’élaboration du référentiel issu de ce travail favorisera la numérisation de ce bilan et donc son partage entre la ville et l’hôpital », explique la HAS dans sa note de cadrage, mise en ligne le 29 juillet.
La HAS travaillera avec des médecins, pharmaciens et infirmiers (conseils nationaux professionnels, ordres, sociétés savantes, etc.), pour recueillir leurs besoins, ainsi qu’avec les parties prenantes (éditeurs de logiciels, institutionnels, usagers du système de santé, patients, etc.) pour produire un référentiel et mettre à jour les guides existants. Publications attendues à partir du premier trimestre 2025.
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