Il suffit de deux smartphones, celui de la pharmacie et celui du patient, et d'avoir téléchargé de part et d'autre l'application Lyzi pour effectuer une transaction en cryptomonnaies. Grâce au QR code généré puis scanné par le pharmacien, le versement validé s'opère depuis le compte patient en monnaie virtuelle (Bitcoin, Ethereum, Monero, Ripple et autres Lifecoin) sur le compte de la pharmacie, où il apparait en euro.
Par conséquent, la cryptomonnaie n'entre dans aucune ligne de comptabilité de la pharmacie. Elle ne sera visible qu'au comptoir sous forme d'affichette portant la mention « paiement en Lyzi », au même titre que les cartes bancaires ont droit à leur « paiement carte bleue ».
Anticiper sur les mutations des modes de consommation
Dans ce dixième arrondissement de Paris, à quelques pas du Grand Rex, la pharmacie Bergère fait encore figure de précurseur en proposant ce mode de paiement. Son titulaire, Michael Cohen, espère qu'il répondra aux attentes de divers publics, touristes étrangers, mais aussi aux salariés des start-up nombreuses dans le quartier. « Il était important pour moi d'apporter ce service à mes patients », déclare le tout juste trentenaire, adhérent du groupement iPharm.
Passionné de technologies numériques autant que de nouvelles missions du pharmacien, il ne cache pas son envie d'anticiper sur les mutations des modes de consommation. Le recours aux cryptomonnaies pourrait en effet se démocratiser dans les années à venir comme le révélait il y a un an une étude IFOP sur le sujet. « 61 % des connaisseurs considèrent qu’ils ont affaire à une révolution du concept de monnaie », concluait l'institut de sondage.
Au-delà du phénomène spéculatif, les cryptomonnaies pourraient alors devenir un mode comme un autre pour régler ses achats. À l'autre bout de Paris, c'est déjà le cas. Depuis six mois, le centre commercial Beaugrenelle accepte les cryptomonnaies dans ses 115 boutiques. Quant au monde de la pharmacie, les cryptomonnaies, autrefois réservées au paiement en ligne, ont aussi fait leur apparition dans des officines italiennes, américaines et britanniques. Depuis le 3 janvier, les pharmacies de Kiev de la chaîne ukrainienne ANC Pharmacy ont également adopté ce mode de paiement. Pour l'heure, Michael Cohen veut surtout mettre en avant le côté symbolique de sa démarche. « Permettre aux clients de payer en cryptomonnaies est un premier pas dans la pharmacie du futur. »
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