Dans un édito publié le 15 mai, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), annonce clairement son ambition : travailler à la réunification des deux syndicats représentant la profession. D'ici à quelques mois, la FSPF et l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) ne feront-ils plus qu'un ?
Lors de son élection à la tête de la FSPF, en mars 2019, Philippe Besset avait « fait de la rénovation du syndicalisme » l’une de ses priorités. Une ambition qui pouvait alors laisser la porte ouverte à différentes interprétations. Aujourd'hui, le pharmacien installé dans l'Aude n'avance plus masqué. Son objectif est clair et assumé : faire en sorte que la profession ne soit plus représentée par deux mais bien par un seul et unique syndicat. « Un autre sujet me tient à cœur, celui de la réunification des syndicats », clame-t-il en effet dans un édito avant de développer sa pensée. « Sur le terrain, les différences entre l’USPO et la FSPF dans les idées et les valeurs sont ténues. De nombreux confrères nous poussent à reformer un seul et même syndicat afin d’être plus forts dans nos discussions avec les pouvoirs publics. Ils nous reprochent de passer notre temps à nous quereller plutôt que de défendre leurs intérêts », affirme Philippe Besset.
Le président de la FSPF estime qu'un « premier pas a été franchi » suite à la décision du syndicat USPO de la Loire de fusionner avec celui de la FSPF. « En réintégrant le syndicat de la Loire, les présidents départementaux réunis en assemblée générale fin mars ont donc choisi d’aller de l’avant pour faire front uni », se félicite-t-il. « J’espère que d’autres suivront car nous aurons besoin de parler d’une seule et même voix dans les prochains mois lors des négociations économiques avec l’assurance-maladie qui vont démarrer à l’automne. C’est dans cet esprit que nous avons décidé d’adresser d’ores et déjà à l’USPO nos propositions économiques afin de construire avec eux la feuille de route de la profession. Comme le dit le proverbe, " Seul on va plus vite ; ensemble on va plus loin" », conclut Philippe Besset.
Suite à la fusion entre les deux syndicats de la Loire, Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) avait réagi dans une tribune. Le pharmacien basé en Côte-d'Or estimait alors nécessaire « l’existence de deux syndicats pour représenter différents courants d’idées et faire émerger, par le débat, de nouvelles positions pour la profession ». Aujourd'hui, sa position n'a pas évolué. « L'USPO et la FSPF partagent de nombreuses valeurs, c'est vrai, mais il y a aussi des différences. Sur le dossier DASTRI, nous n'avons pas signé la convention pour la collecte des déchets professionnels et aujourd'hui on voit que des pharmaciens ont des problèmes sur ce sujet. L'USPO a été le seul syndicat à signer l'avenant 11. Si personne ne l'avait fait, nous n'aurions sans soute pas été prêts pour vacciner contre le Covid et nous serions dans une situation économique plus difficile. Encore récemment, la FSPF a déclaré être favorable à la dispensation à l'unité alors que ce n'est pas notre cas », énumère Pierre-Olivier Variot.
Le président de l'USPO rejoint son homologue de la FSPF sur un point : l'importance d'afficher une certaine unité lors des négociations avec l'assurance-maladie ou les autorités sanitaires. « A plusieurs têtes, on réfléchit mieux, précise-t-il néanmoins. De nombreux pharmaciens, même non syndiqués, m'ont rappelé qu'ils étaient attachés au pluralisme syndical, qu'ils trouvaient cela nécessaire. » La possibilité de voir les deux syndicats fusionner n'est absolument pas à l'ordre du jour du Conseil d'administration de l'USPO, réuni cette semaine, précise par ailleurs Pierre-Olivier Variot. Depuis la décision prise par l'ex-syndicat USPO de la Loire, il n'a pas eu vent de projets similaires dans d'autres départements. Le président de l'USPO souligne d'ailleurs que son syndicat a enregistré 200 nouvelles adhésions depuis le début de l'année, soit deux fois plus que l'an dernier sur la même période. « Des différences existent entre nos syndicats et c'est bien qu'elles existent. Cela dit, si Philippe Besset veut rejoindre l'USPO, il est le bienvenu », propose Pierre-Olivier Variot avec humour.
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