• Quelle population cible ?
Il s’agit de toutes les personnes vulnérables, à savoir : les 65 ans et plus ; les patients atteints de comorbidités ayant un risque plus élevé de Covid grave (hypertension artérielle compliquée, problèmes cardiaques, vasculaires, hépatiques, rénaux, pulmonaires, diabète, obésité, cancers, personnes transplantées, personnes atteintes de trisomie 21 ou de troubles psychiatriques ou de démence) ; les immunodéprimés ; les femmes enceintes ; les résidents en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et en unités de soins de longue durée (USLD) ; les personnes à très haut risque de forme grave selon chaque situation médicale individuelle et dans le cadre d’une décision partagée avec les équipes soignantes ; les personnes vivant dans l’entourage ou en contact régulier avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables, y compris les professionnels des secteurs sanitaire et médicosocial.
Si la campagne anti-Covid cible les plus fragiles, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, souligne que « la vaccination contre le Covid-19 reste possible et gratuite pour toutes les personnes qui le souhaitent ».
• Quel schéma vaccinal ?
Les schémas vaccinaux ont été simplifiés pour les enfants dès 5 ans, les adolescents et les adultes. Les populations sont éligibles à une dose vaccinale à partir de 6 mois après leur dernière infection ou injection, un délai réduit à 3 mois dans le cas des personnes immunodéprimées. Désormais, quel que soit le passé vaccinal de la personne, la posologie consiste en une seule dose de vaccin : les notions de primo-vaccination et de rappel ne sont donc plus d’actualité.
Cette simplification du schéma vaccinal ne s’applique pas aux 6 mois-4 ans. Pour cette catégorie d’âge, ceux qui ont été primovaccinés ou infectés par le SARS-CoV-2 sont éligibles à une dose de rappel 6 mois après leur précédente infection/injection. En revanche, s’ils n’ont été ni primovaccinés, ni infectés, le schéma de primovaccination initial en trois doses reste de mise. L’écart entre les deux premières doses doit être de 21 jours, la 3e injection est réalisée 8 semaines après la 2e. Dans le cas d’une infection survenant entre les deux premières injections, il faut attendre 3 mois pour injecter la 2e dose et la 3e dose n’a plus lieu d’être. Le rappel interviendra alors au plus tôt 6 mois après cette 2e dose. Si une infection survient entre la 2e et la 3e dose, il faut attendre trois mois pour injecter la 3e dose. Dès lors, la primo-vaccination sera dite complète et l’enfant sera éligible à une dose de rappel 6 mois plus tard.
Quels vaccins ?
Comme préconisé par la Haute Autorité de santé (HAS) dans deux avis, les vaccins adaptés au variant XBB.1.5, ainsi que les vaccins à ARNm doivent être utilisés préférentiellement. Selon le DGS-Urgent diffusé le 15 septembre, les autorités mettent à disposition le Comirnaty Omicron XBB.1.5 de Pfizer-BioNTech dans ses versions 12 ans et plus (30 µg/dose, bouchon gris, flacon de 6 doses prêt à l’emploi), 5-11 ans (10 µg/dose, bouchon bleu foncé, flacon de 6 doses prêt à l’emploi) et 6 mois-4 ans (3 µg/dose, bouchon marron, flacon de 10 doses à diluer). Le vaccin Nuvaxovid XBB.1.5 de Novavax devrait être disponible en novembre, sous réserve de l’obtention de son autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne. Dans l’attente, le Vidprevtyn Beta de Sanofi (flacon de 10 doses), réservé aux 18 ans et plus primovaccinés avec un vaccin à ARNm ou à vecteur adénoviral, reste disponible, en seconde intention et en alternative à la technologie ARNm.
Pas un mot donc, dans ce DGS-Urgent, concernant le Spikevax XBB.1.5 de Moderna, qui a pourtant décroché son AMM européenne ce même 15 septembre, soit tout juste 15 jours après le Comirnaty adapté. Un « point d’attention » précise que « le vaccin Comirnaty XBB.1.5 sera le seul vaccin à ARNm distribué ». (lire ci-dessous)
Quelles modalités de commande ?
Le gouvernement a réactivé la fréquence hebdomadaire de son portail de commande dédié aux vaccins Covid du stock État sur lequel les pharmaciens passent commande pour eux-mêmes et pour les autres professionnels de santé. Celui-ci est ouvert les lundis et mardis pour une livraison sous 10 jours, entre le jeudi et le vendredi de la semaine suivante. Pour l’heure, seul le Comirnaty Omicron XBB.1.5 est disponible à la commande. En sus, il est possible de se procurer le Vidprevtyn Beta de Sanofi en tant qu’alternative à la plateforme ARNm, dans l’attente de l’arrivée espérée en novembre de Nuvaxovid XBB.1.5. Les « anciennes versions » des vaccins ont toutes été retirées du portail de commande (à l’exception de Vidprevtyn Beta pour le moment). « Afin d’éviter toute rupture, un quota est temporairement instauré », précise la Direction générale de la santé (DGS). Par exemple, le Comirnaty pour les 12 ans et plus est limité à 20 flacons par effecteur (sauf EHPAD).
Quid de la vaccination concomitante grippe et Covid ?
La date du lancement de la campagne de vaccination antigrippale n’ayant pas été modifiée, cette vaccination concomitante sera possible à compter du 17 octobre. La HAS recommande de proposer cette double vaccination « dès lors qu’une personne est éligible aux deux vaccinations et quel que soit son âge ». Comme l’an dernier, les deux administrations peuvent être pratiquées le même jour sur deux sites d’injection distincts. Si les injections ne peuvent être pratiquées le même jour, il n’y a aucun délai à respecter entre les deux vaccinations.
Quelle traçabilité ?
Les effecteurs sont invités à assurer la traçabilité de l’injection vaccinale automnale dans le système d’information « Vaccin Covid ». À la saisie d’une nouvelle injection pour une personne dont le cycle vaccinal initial est enregistré comme terminé, les professionnels doivent sélectionner le motif « rappel ou rappel concomitant grippe » dans la liste déroulante, et cela bien que la notion de « rappel » soit supprimée par la simplification du schéma vaccinal pour les personnes âgées de 5 ans et plus.
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