Selon les chiffres diffusés par Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), l’officine a dépassé les scores de la campagne précédente en termes de vaccins administrés par les pharmaciens et les préparateurs.
Les pharmaciens seraient-ils victimes de leur succès dans la vaccination contre la grippe ? À en croire des alertes émanant de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) ou encore du Grand Est, les doses viennent à manquer dans certaines officines. Il pourrait cependant s’agir d’une mauvaise répartition. En effet, selon les chiffres IQVIA, communiqués le 9 janvier par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), 600 000 doses seraient encore disponibles dans le circuit officinal ainsi que chez les grossistes.
Toutefois ces alertes révèlent l’implication des pharmaciens et de leurs équipes dans la vaccination antigrippale. À ce jour, 10,3 millions de doses ont été délivrées contre 10,2 millions en 2023-2024. Mais surtout, avec 60 % (6,2 millions) d’entre elles administrées par les officinaux, la pharmacie surpasse de 12 % ses performances de la saison précédente. Loin de se satisfaire de ces bons scores, Philippe Besset appelle ses confrères et consœurs à augmenter de 10 % leurs commandes de vaccin pour la prochaine campagne. « Il faudra voir avec les laboratoires les conditions de reprise pour sécuriser le réseau. Les pharmaciens doivent être les promoteurs de la vaccination dans ce pays. Ils ont un rôle primordial à jouer dans la prévention des maladies infectieuses au travers de la vaccination », poursuit-il, illustrant ses propos des résultats obtenus en novembre dernier. Toutes indications confondues, 280 000 vaccins ont été administrés dans le réseau au cours de ce mois, dont 67 000 (soit 20 %) ont été prescrits par les équipes officinales.
Pour l’heure, l’épidémie qui sévit sur l’ensemble des régions conduit la profession à vouloir réajuster la prise en charge de la grippe à l’officine. Ou à émettre de nouvelles pistes plus adaptées à la réalité. Ainsi, dans les Alpes-Maritimes, l’engorgement des urgences et le manque de vaccins dans certaines officines incitent le président du syndicat des pharmaciens du département, Raphaël Gigliotti à considérer que, dans ces cas précis de ruptures, « la rétrocession devrait être autorisée ». Le respect de la chaîne du froid n’est pas un obstacle pour lui, entre pharmaciens, elle sera forcément respectée. De même, le représentant syndical estime certains assouplissements nécessaires. Selon lui, les pharmaciens devraient être autorisés à prescrire et à délivrer aux personnes vulnérables et à leur entourage du Tamiflu, « produit sous-utilisé par les médecins ». Ou encore, il appelle à la prise en charge des tests de dépistage de la grippe qui, contrairement aux TROD Covid, ne sont pas remboursables. « Une suggestion à faire à la Haute Autorité de santé (HAS) », conclut Philippe Besset qui, de toute évidence, note cette nouvelle avancée à sa liste de vœux pour 2025.
A la Une
Tiers payant contre carte Vitale ? Pas si simple au comptoir
Médicaments
L-Thyroxin, Gelsemium : des rappels de lots
Au comptoir
Des outils pour accueillir les élèves de 3e en stage à l’officine
Statistiques GERS DATA
Économie officinale : ce que cachent les indicateurs clés