La confiance suscitée par les pharmaciens et la proximité de ces professionnels de santé sont indéniablement la clé du renouveau du vaccin AstraZeneca. Au cours de la semaine dernière, son taux d’utilisation (nombre d’injections sur nombre de vaccins livrés) a atteint 90 % dans les pharmacies, soit un score similaire à celui du vaccin Pfizer/BioNTech tous circuits confondus.
Chez les médecins, ce taux n'atteint que 75 % et seulement 15 % chez les infirmières. « L’utilisation chez les pharmaciens est plus rapide que chez les autres professionnels de santé, la vaccination à domicile posant encore quelques difficultés », a admis le ministère de la Santé lors de son point hebdomadaire. Il se refuse cependant à revoir la répartition des doses entre professionnels de santé, un sujet considéré comme « sensible ».
Pas de vaccins sanction
L’objectif du gouvernement est de continuer à regagner la confiance des Français dans le vaccin AstraZeneca, notre pays étant bien en deçà des volumes administrés massivement chez nos voisins européens, l’Italie, l’Espagne ou l’Allemagne. Doit-on, à l’instar de certains Länder allemands, accélérer son utilisation en proposant aux populations non éligibles de signer une décharge, option évoquée par Olivier Véran, ministre de la Santé, lui-même ? Pour l’heure, rien n’est arrêté, affirme le ministère, signalant au demeurant « qu'il reste plusieurs millions de personnes de plus de 55 ans qui ne sont toujours pas vaccinées ». Le gouvernement préfère capitaliser sur le frémissement observé au cours de la semaine dernière : « Il existe un potentiel dû à la proximité qui se traduit dans la dynamique des injections et les commandes des professionnels de santé. »
Deux millions de doses d’AstraZeneca ont été livrées à la France en début de semaine, permettant une montée en puissance de la vaccination en pharmacie et en cabinet médical dans les prochaines semaines, insiste le ministère de la Santé. Le gouvernement mise plus que jamais sur le circuit de ville pour atteindre son objectif de 20 millions de primo-vaccinés d’ici à la fin du mois. Aussi, l’affectation de vaccins à adénovirus aux professionnels de santé de ville ne doit pas être considérée comme une sanction, mais bien comme un moyen de monter en charge, répètent ses représentants. Le ministère admet cependant que, dans ce contexte, une diversification des vaccins autorisés aux pharmaciens et aux médecins, et donc une ouverture aux ARN messager, n’est plus qu’une question de semaines. Ne serait-ce que pour pouvoir élargir la cible des personnes éligibles à la vaccination en ville (voir notre article page 3).
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