La décision vient d’être prise à l’occasion d’une réunion de crise entre le cabinet du ministère de la Santé, la Direction générale de la santé (DGS), le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) et les deux syndicats de titulaires (FSPF et USPO). Face au risque de violences urbaines, les pharmaciens de garde peuvent exercer leur droit de retrait. Explications sur la marche à suivre.
Après deux nuits de violences urbaines qui n’ont pas épargné les officines de pharmacie, un certain nombre de titulaires ont exprimé leur refus d’assurer leur obligation de garde ces prochains jours. Une situation problématique puisque les pharmaciens sont les seuls professionnels de santé assujettis à l’obligation de permanence des soins.
Lors d’une réunion avec les représentants de la profession et du ministère de la Santé, il a été décidé d’envoyer un message à l’ensemble des pharmacies par le canal du dossier pharmaceutique (DP) géré par l’Ordre des pharmaciens. Si la rédaction de ce message est en cours de validation, il est possible d’en exposer le principe. « Les pharmaciens qui estiment devoir exercer leur droit de retrait du système de garde pour des raisons de sécurité doivent se signaler à leur agence régionale de santé (ARS), de façon que celle-ci puisse prendre des mesures pour assurer l’accès aux soins sur le territoire », explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Parmi les dispositions qu’elle pourrait prendre : la réquisition de certaines pharmacies. « Mais dans ce cas, des forces de l’ordre seront détachées pour assurer la sécurité de l’officine », précise Philippe Besset.
Par ailleurs, les syndicats s’activent pour fournir la liste de toutes les pharmacies de garde sur les trois jours et nuits à venir, pour que les ARS, en lien avec le préfet, puissent les intégrer dans des périmètres de sécurité. Selon Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), il y a en permanence, en dehors des heures ouvrées, 1 150 pharmacies de garde sur l’ensemble du territoire.
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