Acteur engagé de la prévention santé à tous les âges, Pfizer se mobilise pour sensibiliser les 15-25 ans (génération Z née après 1997) et pour les responsabiliser face au décrochage en santé qui s'opère au moment de l'adolescence.
Le Covid a-t-il éveillé leur conscience et quels sont les leviers pour que cette génération s'engage davantage sur ce sujet ? Même si certains jeunes s'avouent préoccupés vis-à-vis de la situation sanitaire actuelle, ils ne se sentent pas concernés. À ce jour, la santé n'est pas la priorité de ces jeunes dont une majorité (95 %) se dit en bonne santé. En revanche, ils connaissent des difficultés d'insertion professionnelle liées au plus haut niveau d'études atteint et ils sont davantage préoccupés par leur avenir professionnel et leurs interactions sociales. Monique Dagnaud, sociologue et directrice de recherche au CNRS, dresse un état des lieux des freins qui pourraient expliquer leur faible intérêt pour la santé. En fait, ce décrochage par rapport à la génération précédente n'est pas seulement une question d'âge mais de transmission d'informations intergénérationnelle. La génération Z a grandi avec les écrans tactiles et pour s'informer tout passe par l'écran. « Lorsqu'ils ont des problèmes de santé (acné, surpoids, repli sur soi, anxiété, dépression.) les 15-25 ans consultent Internet et les réseaux sociaux comme vecteurs d'échanges et d'expériences, avance la sociologue. Ils sont particulièrement sensibles à certains formats comme les vidéos, mais les messages sont brouillés et créent des bulles d’opinion où chacun a sa propre vérité, loin d’une pensée rationnelle », avertit-elle.
Dans une période anxiogène, il faut développer des initiatives de suivi régulier pour rendre les jeunes responsables de leur santé et de celle des autres, pour qu’ils soient eux-mêmes critiques et aient un avis éclairé.
La transmission familiale
Monique Dagnaud rappelle que « la famille est le pôle de confiance, qui diffuse une certaine image de la santé, du bien-être et du comportement, mais les modes de transmission ont chacun leur individualité. Rendre les enfants autonomes et acteurs de leur santé est difficile car l’âge moyen de départ de la maison familiale est de 24 ans en France, précise-t-elle. La famille reste un refuge et nombreux sont ceux qui sont retournés vivre avec elle pendant le confinement. La transmission des informations médicales est délicate car les parents ne souhaitent pas être intrusifs, ils sont respectueux de l'intimité et de la vie affective de leurs enfants, la pression est plutôt mise sur les études ».
Les raisons financières sont aussi un frein et conduisent beaucoup de jeunes à renoncer aux soins. Vincent Persuanne, représentant de la Fédération des espaces Santé Jeunes, s’étonne que plus du quart des 11 à 25 ans qui viennent consulter ignore s’il dispose d’une couverture sociale, et, pour près de la moitié, d’une assurance complémentaire. Seulement 2 % des jeunes mineurs ont une couverture vaccinale à jour. Le rôle du parent est essentiel dans ce domaine.
L'importance de la prévention
« Il faudrait replacer l'éducation santé comme moyen de prévention pour faire évoluer les comportements des jeunes », note David Lepoittevin directeur de la division vaccins chez Pfizer. L’éducation scientifique des 15-25 ans sur des sujets de santé se fait aussi par l'intermédiaire des pairs et des associations. Il y a un vrai enjeu d’accompagnement de l’anxiété dans cette population. « La proportion des adolescents angoissés est passée de 2 % à 24 % en l’espace des quelques semaines de confinement », s’alarme Léa Moukanas, présidente de la Fondation Aïda, qui promeut l’engagement solidaire des jeunes en faveur d’autres. Il faut ouvrir la voie à des projets de collaboration en mettant l'accent sur le préventif, alors que notre système de santé est plutôt centré sur le curatif. « Les objectifs sont de lancer des réflexions entre jeunes en organisant des forums, des débats sur Web radio, des stages en groupe pour les rendre acteurs de leurs apprentissages, et les armer pour repérer des fakes news, notamment dans le cadre de la crise Covid-19 » indique Marion Mathieu, de l’association Tous Chercheurs. Tous les sujets doivent être traités, surtout ceux difficiles à aborder en famille. Les messages doivent être adaptés à la culture de cette génération et les informations doivent être justes et validées. Pour réussir à leur donner une meilleure visibilité, une coordination transversale est indispensable entre les différents dispositifs de prise en charge.
D’après une visioconférence de Pfizer.