Dans quels cas faut-il réaliser des soins oculaires
Il est normal que des sécrétions muqueuses filamenteuses s’accumulent dans le cul-de-sac conjonctival des chiens et des chats. De couleur translucide et grisâtre chez le chien, elles sont parfois rougeâtres (voire noires) chez les chats en raison d’une plus grande concentration en porphyrines lacrymales. Généralement elles s’éliminent spontanément. Chez certains chiens (Setter, Doberman) qui ont de profonds culs-de-sac conjonctivaux, elles sont très abondantes et finissent par former des croûtes le matin au niveau du canthus nasal. Elles doivent être retirées par un simple nettoyage oculaire. En revanche si elles deviennent verdâtres ou jaunes, une consultation vétérinaire ophtalmologique s’impose.
Chez les chats brachycéphales (persans) ainsi que dans certaines races canines comme le bichon ou le caniche, il n’est pas rare que le propriétaire remarque une coloration marron/rouge, plutôt inesthétique, des poils mouillés par les larmes. Elle est la conséquence d’une obstruction plus ou moins importante des canaux lacrymaux ou d’un excès de production lacrymale entraînant le débordement, sur le pelage, des larmes contenant un pigment rouge. Lorsque cette épiphora ne s’accompagne pas d’autres symptômes (conjonctivite, entropion…), un nettoyage quotidien périoculaire permet souvent d’atténuer la coloration disgracieuse.
Il est également important de nettoyer les yeux au retour d’une promenade sur la plage (sable) ou par temps venteux (poussières ou autres saletés) ou au printemps (pollens) afin d’éviter que des particules entrent dans l’œil et viennent l’irriter.
Enfin, le nettoyage oculaire s’impose avant d’appliquer un traitement oculaire (collyre ou pommade) prescrit par le vétérinaire. Il sera réalisé 10 minutes avant l’application du traitement pour laisser le temps à l’œil d’évacuer l’excès de produit qui, sinon, diluerait le collyre.
Dans tous les autres cas, en particulier si l’œil est rouge, douloureux, fermé… Il est impératif de consulter le vétérinaire avant de mettre un quelconque produit sur l’œil.
Quels types de produits utiliser et à quelle fréquence ?
Il est important de choisir une solution pour lavage oculaire spécifiquement vétérinaire dont le pH est adapté à celui des larmes du chien ou du chat. Elle contient bien souvent un antiseptique qui élimine les germes potentiellement pathogènes. Les larmes artificielles représentent une autre option intéressante et ont l’avantage d’être disponibles en unidose ce qui est assez pratique (en particulier pour les voyages). La fréquence de ces soins d’entretien est assez variable (après chaque promenade dans des espaces à risque, ou une fois par semaine pour retirer les croûtes).
En présence de traces brunâtres laissées par les larmes, le nettoyage quotidien permet de limiter l’humidité laissée par les larmes ainsi que la prolifération bactérienne ou fongique qui l’accompagne (et peut provoquer des dermatites faciales). Certains produits atténuent la coloration disgracieuse liée aux porphyrines lacrymales (par ex. solutions CleanOcular de Dechra, Diamond Eye Vitacoat, Solution contre les traces de larmes de Béaphar, ou sous forme de lingettes oculaires, marque Mikki ou Oropharma). Les solutions comme Ocryl de TVM permettent également de réduire la biocharge améliorant ainsi la décoloration.
Si l’excès de larmes est provoqué par la présence de poils trop longs autour des yeux, leur coupe régulière avec des ciseaux à bouts ronds (par le propriétaire ou le toiletteur) peut atténuer également le problème.
Comment procéder au nettoyage ?
Comme l’ablation des croûtes sèches peut faire un peu mal, l’idéal est de les ramollir en appliquant dessus une compresse humidifiée par le nettoyant oculaire. Le coton est à éviter car des fibres peuvent rester sur la cornée et l’irriter.
Si l’animal n’a pas été habitué dès son plus jeune âge à ce nettoyage, il peut ne pas se laisser faire en voyant arriver la compresse sur son œil. Il faut donc se placer sur le côté ou derrière lui, en le mettant par exemple sur les genoux s’il est de petite taille.
Pour nettoyer l’œil au retour d’une promenade, quelques gouttes du produit nettoyant peuvent être appliquées directement sur la cornée après avoir levé doucement la tête de l’animal afin qu’il regarde vers le plafond. Il faut ensuite lui laisser le temps de cligner des paupières puis retirer le produit qui s’écoule à l’aide d’une compresse.
Comment appliquer des collyres/pommades oculaires
Ils ont été prescrits par le vétérinaire afin de traiter une pathologie oculaire. Il n’est donc pas rare que l’œil soit douloureux et que l’animal soit moins coopératif. D’autre part, leur efficacité nécessite plusieurs applications quotidiennes : 4 à 6 fois pour les collyres et 1 à 2 fois pour les pommades/gels. Le respect strict du nombre d’applications prescrit sur l’ordonnance est essentiel à la bonne guérison.
Le collyre ou le gel sont instillés environ 10 minutes après le nettoyage oculaire (obligatoire). Lors de prescription de plusieurs collyres, il faut laisser quelques minutes entre l’application des différents produits pour qu’ils puissent être correctement absorbés.
Le mieux est de se placer derrière ou sur le côté de l’animal et d’appuyer sa tête (côté opposé à l’œil à traiter) contre son thorax. Pour traiter l’œil gauche, maintenir la tête légèrement relevée vers le plafond en plaçant la main gauche sous le cou et en utilisant le pouce pour abaisser la paupière inférieure. Le collyre ou le tube de pommade est maintenu entre le pouce et l’index de la main droite, qui est posée sur le front de l’animal (pour traiter l’œil droit, faire de même en inversant les mains). En prenant garde de ne jamais toucher la cornée avec l’embout du collyre ou du tube, instiller 2 ou 3 gouttes de collyre ou 0,5 cm de pommade/gel dans le cul-de-sac conjonctival puis relâcher la paupière inférieure et masser légèrement afin que le produit se répartisse sur la cornée. Ne pas oublier la récompense (caresse ou friandise) après chaque traitement.
Les collyres ne doivent pas être conservés plus de 15 jours après leur ouverture.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques