EN FÉVRIER et mars 2013, trois patients citadins, vivant à Shanghai et à Anhui, ont été hospitalisés pour une infection respiratoire basse sévère d’étiologie inconnue. Le patient 1 était âgé de 87 ans, souffrait de BPCO, et n’a pas eu de contact avec des oiseaux dans les deux semaines précédentes. Le patient 2, un homme de 27 ans, souffrant d’hépatite B, était en contact avec des volailles du fait de son métier de boucher. La patiente 3, âgée de 35 ans, présentait une altération de l’état général associée à une dépression, une obésité et une hépatite B ; elle avait visité un marché à la volaille une semaine auparavant.
Typiquement, les patients sont référés aux urgences avec une fièvre et une toux importante et à l’examen une infection respiratoire basse. Le compte de leucocytes est normal ou légèrement abaissé. Des zones d’opacité avec hyperdensité du parenchyme pulmonaire sont observées sur les radiographies. L’infection est rapidement progressive, évoluant vers un syndrome de détresse respiratoire aiguë, associé à un choc septique et une atteinte rénale aiguë. En dépit du traitement et du transfert en USI, le patient 1 est décédé d’hypoxémie réfractaire 13 jours après le début de la maladie. Le patient 2 est mort dans les mêmes conditions, 4 jours après son arrivée en USI. Et la patiente 3 a également rapidement glissé vers une issue fatale en peu de jours.
L’enquête virologique.
Des prélèvements de gorge ont été envoyés dans un centre de diagnostic et de surveillance de la grippe en Chine. L’enquête virologique (PCR, isolement viral et séquençage du génome viral) a révélé le diagnostic d’infection par le virus H7N9, dont l’origine aviaire a été confirmée. Les mutations expliquant l’apparition du pouvoir infectant chez les humains, alors que le virus n’est pas pathogène chez les volatiles, ont été décryptées.
Par ailleurs, l’enquête virologique montre que ces virus humains H7N9 « sont le produit d’un réarrangement de différents virus qui sont uniquement d’origine aviaire. » Il n’y a pas d’indice pour dire que le réarrangement a eu lieu chez des humains, mais on pencherait plutôt vers une transmission directe d’oiseaux à humains.
Trois cas de rhabdomyolyse.
Des infections humaines par le sous-type H7 ont été rapportées, mais aucune avec N9 avant ces trois cas. Les infections par les virus H7 sont généralement légères, causant une conjonctivite ou des symptômes respiratoires modestes.
Deux des 3 cas d’infection par H7N9 se sont présentés avec une rhabdomyolyse, ce qui est rare avec les virus influenza. Une encéphalopathie est aussi présente dans deux cas. Des infections sévères par H7N9 sont susceptibles de poser un sérieux problème humain. Alors qu’il n’y a pas de vaccin actif contre ces nouveaux virus, des mesures préventives doivent être prises, assorties d’une surveillance virologique et d’une analyse pour comprendre la source et le mode de transmission.
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