Un nouveau coup va être porté à la prise en charge des moyens de lutte contre l'arthrose. Après le déremboursement des antiarthrosiques symptomatiques d'action lente (AASAL) en mars 2015, ce sont les dispositifs médicaux à base d'acides hyaluroniques intra-articulaires, utilisés dans la gonarthrose, qui sont promis au déremboursement le 1er juin prochain (« Jo » du 28 mars 2017).
« Cette pathologie n'est pas considérée comme un problème de santé prioritaire », regrette le Dr Bruno Boëzennec, directeur marketing rhumatologie et dermatologie chez Expanscience. Un mouvement de désengagement des autorités qui est d'autant plus difficile à comprendre que l'arthrose est la première cause de douleur et de handicap chez les patients âgés et la seconde cause d'invalidité en France. « Cette maladie relève d'un mécanisme assez complexe qui ne se résume pas à l'usure du cartilage, mais finit par impliquer tous les composants de l'articulation avec des remaniements de l’os sous-chondral et une inflammation synoviale. Douloureuse et handicapante, elle porte atteinte à la qualité de vie en provoquant la rupture des liens sociaux. La sédentarité a aussi des conséquences en termes de santé, favorisant le surpoids, l'hypertension, le diabète, les maladies cardiovasculaires… »
Accompagner le patient
Environ 11 millions de personnes en France sont victimes de raideur et de douleur articulaires généralement localisées au niveau des genoux, de la colonne vertébrale, des doigts et des hanches. Parmi elles, cinq millions seulement seraient diagnostiquées. « Alors qu'il suffit d'une simple radio pour constater l'atteinte du cartilage ! », poursuit Bruno Boëzennec. En attendant, la population non diagnostiquée continue de souffrir alors que différents moyens existent pour retarder l'apparition des symptômes et les prendre en charge une fois qu'ils sont installés. « Il est possible d'agir en prévention, simplement en évitant de traumatiser ses articulations. Et quand la maladie est déclarée, on peut apprendre aux patients à la gérer au mieux grâce à des règles d'hygiène de vie qui favorisent la mobilité. »
L'accompagnement passe bien sûr par la prise en charge médicamenteuse, qui, hormis les antalgiques et les AINS, se compose, pour le champ OTC, d'antiarthrosiques symptomatiques d'action lente. Leurs principes actifs - chondroïtine, glucosamine, insaponifiables d'avocat et de soja - sont à l'œuvre dans des spécialités comme Chondrosulf (Laboratoires Genévrier), Structoflex et Structum (Pierre Fabre Healthcare), Dolenio (Biocodex), Osaflexan (Meda Pharma), Votlaflex (GSK)… Piasclédine 300 (Laboratoires Expanscience), pour sa part, est formulé à base d'insaponifiables d'avocat et de soja qui, notamment, stimulent la synthèse du collagène et des protéoglycanes, éléments nourriciers du cartilage. Flexea (Laboratoires Expanscience), quant à lui, est composé de glucosamine. « Nous préconisons l'accompagnement du patient par un professionnel de santé dans un vrai parcours de soins incluant un diagnostic, le suivi et la gestion des différents traitements. » Car, selon le Dr Boëzennec, le déremboursement des AASAL a eu plusieurs conséquences, dont celle de voir baisser le nombre de prescriptions dans cette pathologie. « Le suivi des patients arthrosiques est moins rigoureux. Or, si l'on ne veut pas voir augmenter le recours à la chirurgie, non dénuée de risques, il faut améliorer l'accompagnement du patient. » En recherche constante de solutions, celui-ci est prêt à tout pour être soulagé.
Réponses globales
Même si le déremboursement a divisé par deux la valeur du marché des antiarthrosiques, la population touchée continue de rechercher des moyens pour se traiter. « Depuis à peu près un an, les ventes d'antiarthrosiques connaissent un ralentissement de leur décroissance, les reculs enregistrés en volume et en valeur se résorbent », constate Jihane Loubni, chef de produit GoVital Chondroflex chez Urgo Healthcare. Le marché reste un secteur porteur dont les leviers sont divers : la pathologie assez handicapante pousse les patients à trouver des solutions, même si elles ne font pas l'objet de remboursement ; la population des personnes touchées par l'arthrose est conséquente ; les nombreux lancements faits sur le segment des compléments alimentaires voués à la mobilité articulaire créent un effet de dynamique qui profite au marché. Sous leur impulsion, la part des compléments alimentaires (Chondro-Aid Fort chez Arkopharma, GCA 2 700 chez Santé Verte…) augmente peu à peu sur le marché des antiarthrosiques et atteint aujourd'hui près de 25 % en valeur. Leurs formules, souvent à base de glucosamine et/ou de chondroïtine, associent volontiers d'autres actifs permettant d'offrir une amplitude de réponses assez large à la problématique articulaire. Chondroflex, exclusivement distribué en pharmacie, a ainsi combiné glucosamine, chondroïtine, MSM (une susbstance soufrée qui participe à la constitution du cartilage) collagène et vitamine C. « Nous considérons le marché sous un angle global en cumulant les AMM et les compléments alimentaires car, une fois en pharmacie, le patient cherche avant tout un produit pour améliorer sa mobilité articulaire, le statut réglementaire intervenant souvent en second plan dans l’achat. »
Chondrostéo + Articulations (Laboratoire des Granions), pour sa part, propose une formule à base glucosamine, chondroïtine, MSM, extraits végétaux (harpagophytum, reine-des-prés, cassis), minéraux et oligo-éléments. Quant à Phytalgic Capital Articulations, il a adopté un positionnement relevant du naturel avec une composition à base d'extraits d'ortie et d'oméga 3 enrichie de zinc et vitamine C. Les Laboratoires Nutreov Physcience, qui ont racheté la marque, ont lancé une nouvelle référence sur l'axe du confort articulaire. Présenté en octobre 2016, Phytalgic Chondro + est un traitement de fond associant glucosamine, chondroïtine et acide hyaluronique à un complexe d'extraits naturels (harpagophytum, reine-des-prés, ortie). La formule revendique une action sur la structure du cartilage et le confort articulaire mais peut aussi s'utiliser en prévention. Un nouveau roll-on de massage Phytalgic associant six huiles essentielles vient la seconder.
« Cette pathologie n'est pas considérée comme un problème de santé prioritaire », regrette le Dr Bruno Boëzennec, directeur marketing rhumatologie et dermatologie chez Expanscience. Un mouvement de désengagement des autorités qui est d'autant plus difficile à comprendre que l'arthrose est la première cause de douleur et de handicap chez les patients âgés et la seconde cause d'invalidité en France. « Cette maladie relève d'un mécanisme assez complexe qui ne se résume pas à l'usure du cartilage, mais finit par impliquer tous les composants de l'articulation avec des remaniements de l’os sous-chondral et une inflammation synoviale. Douloureuse et handicapante, elle porte atteinte à la qualité de vie en provoquant la rupture des liens sociaux. La sédentarité a aussi des conséquences en termes de santé, favorisant le surpoids, l'hypertension, le diabète, les maladies cardiovasculaires… »
Accompagner le patient
Environ 11 millions de personnes en France sont victimes de raideur et de douleur articulaires généralement localisées au niveau des genoux, de la colonne vertébrale, des doigts et des hanches. Parmi elles, cinq millions seulement seraient diagnostiquées. « Alors qu'il suffit d'une simple radio pour constater l'atteinte du cartilage ! », poursuit Bruno Boëzennec. En attendant, la population non diagnostiquée continue de souffrir alors que différents moyens existent pour retarder l'apparition des symptômes et les prendre en charge une fois qu'ils sont installés. « Il est possible d'agir en prévention, simplement en évitant de traumatiser ses articulations. Et quand la maladie est déclarée, on peut apprendre aux patients à la gérer au mieux grâce à des règles d'hygiène de vie qui favorisent la mobilité. »
L'accompagnement passe bien sûr par la prise en charge médicamenteuse, qui, hormis les antalgiques et les AINS, se compose, pour le champ OTC, d'antiarthrosiques symptomatiques d'action lente. Leurs principes actifs - chondroïtine, glucosamine, insaponifiables d'avocat et de soja - sont à l'œuvre dans des spécialités comme Chondrosulf (Laboratoires Genévrier), Structoflex et Structum (Pierre Fabre Healthcare), Dolenio (Biocodex), Osaflexan (Meda Pharma), Votlaflex (GSK)… Piasclédine 300 (Laboratoires Expanscience), pour sa part, est formulé à base d'insaponifiables d'avocat et de soja qui, notamment, stimulent la synthèse du collagène et des protéoglycanes, éléments nourriciers du cartilage. Flexea (Laboratoires Expanscience), quant à lui, est composé de glucosamine. « Nous préconisons l'accompagnement du patient par un professionnel de santé dans un vrai parcours de soins incluant un diagnostic, le suivi et la gestion des différents traitements. » Car, selon le Dr Boëzennec, le déremboursement des AASAL a eu plusieurs conséquences, dont celle de voir baisser le nombre de prescriptions dans cette pathologie. « Le suivi des patients arthrosiques est moins rigoureux. Or, si l'on ne veut pas voir augmenter le recours à la chirurgie, non dénuée de risques, il faut améliorer l'accompagnement du patient. » En recherche constante de solutions, celui-ci est prêt à tout pour être soulagé.
Réponses globales
Même si le déremboursement a divisé par deux la valeur du marché des antiarthrosiques, la population touchée continue de rechercher des moyens pour se traiter. « Depuis à peu près un an, les ventes d'antiarthrosiques connaissent un ralentissement de leur décroissance, les reculs enregistrés en volume et en valeur se résorbent », constate Jihane Loubni, chef de produit GoVital Chondroflex chez Urgo Healthcare. Le marché reste un secteur porteur dont les leviers sont divers : la pathologie assez handicapante pousse les patients à trouver des solutions, même si elles ne font pas l'objet de remboursement ; la population des personnes touchées par l'arthrose est conséquente ; les nombreux lancements faits sur le segment des compléments alimentaires voués à la mobilité articulaire créent un effet de dynamique qui profite au marché. Sous leur impulsion, la part des compléments alimentaires (Chondro-Aid Fort chez Arkopharma, GCA 2 700 chez Santé Verte…) augmente peu à peu sur le marché des antiarthrosiques et atteint aujourd'hui près de 25 % en valeur. Leurs formules, souvent à base de glucosamine et/ou de chondroïtine, associent volontiers d'autres actifs permettant d'offrir une amplitude de réponses assez large à la problématique articulaire. Chondroflex, exclusivement distribué en pharmacie, a ainsi combiné glucosamine, chondroïtine, MSM (une susbstance soufrée qui participe à la constitution du cartilage) collagène et vitamine C. « Nous considérons le marché sous un angle global en cumulant les AMM et les compléments alimentaires car, une fois en pharmacie, le patient cherche avant tout un produit pour améliorer sa mobilité articulaire, le statut réglementaire intervenant souvent en second plan dans l’achat. »
Chondrostéo + Articulations (Laboratoire des Granions), pour sa part, propose une formule à base glucosamine, chondroïtine, MSM, extraits végétaux (harpagophytum, reine-des-prés, cassis), minéraux et oligo-éléments. Quant à Phytalgic Capital Articulations, il a adopté un positionnement relevant du naturel avec une composition à base d'extraits d'ortie et d'oméga 3 enrichie de zinc et vitamine C. Les Laboratoires Nutreov Physcience, qui ont racheté la marque, ont lancé une nouvelle référence sur l'axe du confort articulaire. Présenté en octobre 2016, Phytalgic Chondro + est un traitement de fond associant glucosamine, chondroïtine et acide hyaluronique à un complexe d'extraits naturels (harpagophytum, reine-des-prés, ortie). La formule revendique une action sur la structure du cartilage et le confort articulaire mais peut aussi s'utiliser en prévention. Un nouveau roll-on de massage Phytalgic associant six huiles essentielles vient la seconder.
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