Un quart des Français n'est pas convaincu par la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV), selon un sondage OpinionWay pour la Ligue contre le cancer.
En France, environ 6 300 cas de cancers liés aux papillomavirus humains, principalement des cancers du col de l'utérus, sont diagnostiqués chaque année, provoquant près de 3 000 décès. Pour prévenir ces cas, il est recommandé de vacciner les enfants de 11 ans à 19 ans. Pourtant, cette vaccination n’est que peu suivie à ce jour : seulement 41 % des jeunes de 15 ans ont reçu une dose en 2020, et 33 % ont le schéma complet à 16 ans. Les vaccinés sont surtout des filles, la proportion de garçons étant insignifiante.
Un sondage OpinionWay* pour la Ligue contre le cancer vient confirmer le manque de conviction des Français pour faire ce vaccin à leur enfant. Un quart d’entre eux (24 %) ne sont pas convaincus par la vaccination des filles contre les papillomavirus. Et pour les garçons, ce pourcentage s'élève à 30 %.
Au final, il pourrait surtout s’agit d’un manque d’information sur les risques liés aux papillomavirus. Un parent sur deux (51 %) se déclare mal informé, un pourcentage qui monte à 58 % chez les parents d'enfant de moins de 10 ans. La clé pourrait être dans les mains des vaccinateurs, aujourd’hui les médecins et demain les pharmaciens. En effet, la grande majorité (81 %) des parents d'enfants entre 11 ans et 19 ans, donc en âge de se faire vacciner, se disent prêts à faire vacciner leur enfant si leur médecin généraliste leur recommande.
Au total, 28 % des répondants se disent opposés à la vaccination contre les HPV, estimant qu'on manque de recul, qu'on n'a pas de preuve de son efficacité ou craignant les effets secondaires.
Pour la Ligue contre le cancer, ces résultats sont alarmants : « Ils démontrent les incompréhensions existantes sur les infections à HPV et les vaccins. (...) Nous devons redoubler d'efforts pour préserver la santé des publics concernés, notamment dans le contexte sanitaire actuel qui exacerbe la défiance envers les vaccinations », alerte Daniel Nizri, son président.
D’autant plus que la vaccination contre les HPV a fait ses preuves dans les pays où l’on vaccine beaucoup. En Suède, chez les jeunes filles vaccinées avant 17 ans, les lésions précancéreuses sont réduites de 75 % . En Australie, où le vaccin est administré aux garçons et aux filles depuis 2005, le résultat est édifiant : « La proportion de personnes infectées par les HPV est passée de 23 % à 1,5 % en 10 ans », précise la Ligue.
*Sondage réalisé les 6 et 7 avril 2022 auprès de 1 048 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus.
Du 23 au 31 décembre
Menace d’une nouvelle fermeture des laboratoires d’analyses médicales
Addictions
La consommation de drogues et d’alcool en baisse chez les jeunes
Crise sanitaire : le malaise des préparateurs
3 questions à…
Christelle Degrelle