TOUTES les sportives ne sont pas égales face aux accidents musculo-tendineux. Selon des médecins britanniques, celles dont les taux d’estrogènes sont en permanence élevés ont une prédisposition plus importante à ces traumatismes, l’imprégnation hormonale modifiant la solidité des tendons.
Grâce à leur étude, Katherine E. Burgess et coll. (Manchester) ont mis à mal une hypothèse ancienne qui impliquait les modifications hormonales liées au cycle menstruel dans la résistance tendineuse ou le risque d’accident. Notamment la période prémenstruelle.
Les Britanniques ont enrôlé 23?jeunes femmes actives. Par divers moyens d’imagerie, ils ont étudié leur tendon rotulien à trois périodes distinctes du cycle : entre J1 et J4, J12 et J14, J20 et J23. Des dosages hormonaux étaient réalisés de façon concomitante. Bien entendu, aucune des participantes n’utilisait de contraception orale. Aucune des propriétés du tendon ne variait au cours du cycle. Il s’agissait de ses capacités d’élongation, de torsion, d’effort ou autre.
20 % des variations des mesures clés.
En revanche, l’étude a mis en évidence une interaction complexe entre le cycle menstruel, les taux hormonaux de base et les propriétés du tendon rotulien. Notamment les variations de l’estradiol associées à celles du tendon expliquaient environ 20 % des variations des mesures clés de la solidité du tendon. Ce qui implique davantage les variations interindividuelles des taux hormonaux que les modifications cycliques. Le risque d’accident apparaît plus élevé en cas de taux intrinsèques d’estradiol élevés. Selon les auteurs, la fonction musculaire, le contrôle moteur et le risque d’accident demeurent inchangés tout au long du cycle menstruel. La période n’a donc pas à être prise en considération dans l’organisation des entraînements ou des compétitions. En revanche, l’imprégnation en estrogènes pourrait bien expliquer des différences dans les taux d’accidents entre garçons et filles.
Ce travail devrait conduire à la mise en place d’une étude visant à le confirmer. De même, il serait utile de contrôler si un entraînement ciblé pourrait réduire le risque musculo-tendineux chez les sportives à taux d’estrogènes élevés.
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