L’insuline est le traitement du diabète de type 1 (DT1). Cependant, d’autres antidiabétiques peuvent apporter des bénéfices glycémiques, pondéraux, sur le rein, l’insuffisance cardiaque ou le risque cardiovasculaire (CV) en général, mais ils sont prescrits hors AMM. Peu de travaux ont été entrepris pour évaluer leur sécurité et leur efficacité à long terme, et leurs potentiels bénéfices cardiorénaux en vraie vie.
Une étude de cohorte rétrospective de tous les patients DT1 âgés de 18 ans ou plus de la plateforme TriNetX, un réseau collaboratif mondial, s’est penchée sur ceux qui avaient été traités par iSGLT2 ou arGLP1 pendant au moins six mois (1).
Il s’agit de 196 691 personnes atteintes de DT1, dont 13 % traitées par un hypoglycémiant d’appoint en plus de l’insuline. L’analyse principale comprenait 1 822 patients traités avec un arGLP1 et 992 avec un iSGLT2.
Protection cardiorénale
Les deux agents ont entraîné des réductions cliniquement significatives de l’HbA1c : −2,6 mmol/mol [−0,2 %] avec iSGLT2 et −5,4 mmol/mol [−0,5 %] avec arGLP1. Mais la cohorte traitée par iSGLT2 a montré une préservation de l’estimation du débit de filtration glomérulaire (DFGe) pendant une période de cinq ans par rapport à la cohorte traitée arGLP1 (+3,5 ml/min pour 1,73 m2 contre −7,2 ml/min pour 1,73 m2, respectivement), y compris les patients atteints d’une maladie rénale chronique (IRC) établie.
La cohorte traitée par iSGLT2 a connu des taux d’acidocétose diabétique (ACD) supérieurs (RR = 2,08 ; ; IC à 95 % [1,05, 4,12] ; p = 0,0309) et d’infection des voies urinaires/pyélonéphrite (RR = 2,27 ; IC 95 % ; [1,12, 4,55] ; p = 0,019) par rapport à la cohorte traitée par arGLP1.
Cependant, la cohorte traitée par iSGLT2 était moins susceptible de développer une insuffisance cardiaque (RR = 0,44 ; IC à 95 % [0,23, 0,83] ; p = 0,0092), une maladie rénale chronique (RR = 0,49 ; IC à 95 % [0,28, 0,86] ; p = 0,0118) et être hospitalisé pour quelque cause que ce soit (RR = 0,59 ; IC à 95 % [0,46, 0,76] ; p ≤ 0,0001) par rapport à la cohorte traitée par arGLP1.
Des enjeux essentiels
Les iSGLT2 et arGLP1 présentent tous deux des avantages potentiels en tant qu’agents d’appoint dans le diabète de type 1. Mais les iSGLT2 apportent des bénéfices cardiorénaux, sur l’insuffisance cardiaque et la fréquence des hospitalisations, malgré une augmentation du risque de cétoses et d’infection des voies urinaires, vs arGLP1. Des évaluations à plus long terme sont nécessaires pour orienter leur utilisation chez les personnes atteintes de DT1, tant les enjeux préventifs spécifiques sont essentiels. Avantage iSGLT2 pour le moment.
(1) Anson M, Zhao SS, Austin P, Ibarburu GH, Malik RA, Alam U. iSGLT2 and arGLP1 therapy in type 1 diabetes and reno-vascular outcomes: a real-world study. Diabetologia. 2023 Oct ; 66(10):1869-81
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