Ce travail fait suite à une saisine de la Direction générale de la santé (DGS), compte tenu du contexte épidémiologique en France. Plus de 90 % des décès par coqueluche surviennent chez les nouveau-nés et nourrissons de moins de six mois. « Entre 2013 et 2021, 993 cas de coqueluche ont nécessité une hospitalisation chez les enfants de moins de 12 mois, dont 604 chez les moins de trois mois », est-il rappelé. Pour rappel, la situation à Mayotte avait conduit les autorités sanitaires à recommander dès 2018 la vaccination dès le deuxième trimestre dans ce territoire.
Vacciner à chaque grossesse
Indiquée dès l'âge de deux mois, la vaccination des nourrissons procure une protection partielle jusqu’à l'âge de trois mois, ce qui laisse une fenêtre de contamination possible durant les premières semaines de vie.
La HAS recommande ainsi la vaccination contre la coqueluche à partir du deuxième trimestre de grossesse, « en privilégiant la période entre 20 et 36 SA », ce qu'il faudra faire « pour chaque grossesse », tout en maintenant la stratégie de cocooning. De plus, « selon le cas, la vaccination contre la coqueluche peut être effectuée en même temps que la vaccination contre la grippe saisonnière et/ou le Covid-19 chez la femme enceinte », ajoute-t-elle.
Le passage transplacentaire des anticorps anticoquelucheux de la mère protégera le nouveau-né, et la vaccination doit être réalisée pendant la grossesse, car réalisée avant, « la concentration des anticorps maternels est insuffisante pour assurer une protection passive des nourrissons », précise la HAS. Si la mère n'a pas été vaccinée pendant la grossesse, et au moins un mois avant l'accouchement, « il est alors nécessaire de vacciner la mère en post-partum immédiat, avant la sortie de la maternité, et ce même si elle allaite ».
La HAS rapporte les données en vie réelle rassurantes recueillies depuis plus de 10 ans à l'étranger. « Cette vaccination diminue les hospitalisations chez les nourrissons de moins de deux mois (entre 58,3 et 84,3 %) ; elle réduit également la mortalité par coqueluche des nourrissons de moins de trois mois (de 95 % environ en Angleterre et au Pays de Galles) », lit-on. Pour la tolérance, les différentes études montrent que la vaccination « n'est pas associée à un risque accru d'événements indésirables chez la femme enceinte, le fœtus ou le nouveau-né ».
Pour informer et sensibiliser les femmes enceintes, la HAS encourage tous les professionnels de santé « à s'engager pleinement dans le programme de vaccination contre la coqueluche », précisant qu'une première information est à donner dès le début du suivi, « idéalement dans les visites préconceptionnelles ». Et c'est dans cet objectif que la Haute Autorité indique avoir souhaité étendre les compétences vaccinales aux infirmiers, pharmaciens et sages-femmes pour les vaccins contre la coqueluche, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la grippe.
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