« En Europe, seulement 2 à 3 % des patients atteints d’hépatite C reçoivent un traitement », déplore Stefan Wiktor, responsable du programme mondial de lutte contre l’hépatite à l’OMS, à la veille du congrès de l’Association européenne pour l’étude du foie (Londres). La France fait légèrement mieux, avec 6 % des malades traités. Mais pour quelles raisons la prise en charge est-elle si mauvaise ? Tout d’abord, parce que beaucoup de patients ignorent leur statut sérologique, la grande majorité d’entre eux étant asymptomatiques. Afin de pallier cette situation, l’OMS recommande désormais un test de dépistage pour les personnes considérées comme très exposées au risque d’infection. Les experts de la pathologie évoquent même l’intérêt d’un dépistage systématique. Ensuite, une autre raison au sous-traitement est que les médicaments jusqu’alors disponibles ne sont pas indiqués chez au moins 40 % des malades (en fonction du génotype), leur taux de réussite est bas (50 à 75 %) et ils exposent à de nombreux effets secondaires difficiles à supporter.
Demain, la situation risque de beaucoup évoluer avec l’arrivée de nouvelles molécules, notamment le sofosbuvir (Sovaldi, AMM européenne), le siméprévir (Olysio, AMM européenne) et, dans quelque temps, le daclatasvir (demande de commercialisation en cours). Dans les études cliniques, ces nouveaux traitements, qui ont l’avantage de s’administrer par voie orale et durant des périodes courtes (3 à 6 mois contre 12 à 24 mois précédemment), montrent une efficacité de l’ordre de 80 à 90 %, et sont extrêmement bien tolérés. Et cela, y compris chez les patients infectés par le virus de génotype 1, plus difficiles à traiter. « Ils pourraient même permettre d’éradiquer l’hépatite C d’ici 2030, en ne traitant serait ce que 10 % de la population diagnostiquée », indique un rapport présenté au congrès de l’Association européenne pour l’étude du foie. En revanche, un problème de taille demeure : ces nouveaux médicaments sont hors de prix. En France, il faut compter plus de 50 000 euros par patient. Ce qui n’est pas très bien vu dans un contexte où les économies de santé sont de rigueur. Pourtant, des résultats présentés au congrès de Londres montrent que le traitement est efficace en prenant en charge uniquement les patients atteints de formes modérées à sévères.
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