La RCH est une maladie chronique caractérisée par des poussées imprévisibles entrecoupées de périodes de rémission. L'inflammation atteint toujours le rectum et s'étend fréquemment sur une partie ou la totalité du colon (colite gauche ou pancolite). En 2023, sa prévalence est estimée à 5 millions de cas dans le monde. En France on compte chaque année 5 nouveaux cas pour 100 000 habitants. Les patients atteints présentent un risque augmenté de morbidité, une qualité de vie et des activités socioprofessionnelles altérées. Les manifestations sont à la fois digestives et extradigestives touchant tous les organes (œil, articulations, peau). Les récentes thérapies ciblent les mécanismes impliqués dans le processus inflammatoire mais le besoin médical n'est que partiellement couvert. La mise à disposition de Velpisity, sous forme de comprimés à prendre une fois par jour, représente une étape importante pour les patients et le corps médical en attente de nouveaux traitements. « Etrasimod est un modulateur des récepteurs de la sphingosine 1 phosphate (S1P) se liant spécifiquement aux sous-types 1,4 et 5 du récepteur de la SIP. Il bloque partiellement et de façon réversible la capacité des lymphocytes à sortir des organes lymphoïdes, réduisant ainsi leur présence dans le sang périphérique et les tissus. Dans la RCH ce mécanisme pourrait impliquer la réduction de la migration des lymphocytes dans les sites d'inflammation chronique », explique le Pr Laurent Peyrin-Biroulet, service d’hépato-gastroentérologie au CHRU Nancy.
Une rémission clinique et symptomatique
L'obtention de l'AMM par la Commission européenne est basée sur des études phase III Elevate UC 12 et UC 52 qui ont évalué l'efficacité et la tolérance de Velpisity 2 mg en termes d'atteinte de rémission clinique chez les patients ayant eu une réponse inadéquate, une perte de réponse ou une intolérance à au moins un traitement approuvé pour la RCH. Par rapport au placebo, les résultats montrent une proportion significativement plus importante de patients traités par étrasimod ayant obtenu une rémission clinique sans corticoïdes, une rémission symptomatique, une amélioration endoscopique et une cicatrisation muqueuse aux semaines 12 et 52. « La molécule présente un délai d'action rapide, une demi-vie courte, pas de titration à l'instauration du traitement et pas d'immunogénicité », précise le gastroentérologue. Avant l'instauration du traitement un ECG doit être réalisé afin de rechercher les anomalies cardiaques préexistantes et une numération de la formule sanguine (NFS) récente, notamment des lymphocytes, doit être obtenue. Une évaluation ophtalmique du fond d'œil et de la macula est recommandée peu avant le traitement et à tout moment en cas de modification de la vision. Le médicament n'est pas encore disponible en pharmacie.
D’après une conférence de presse de Pfizer
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