Si les prescriptions d’antibiotiques en médecine de ville se sont stabilisées en 2023 (-0,2 % par rapport à 2022), la consommation d’antibiotiques (calculée en doses définies journalières) a, elle, baissé de 3,3 % en l’espace d’un an. Ces données, communiquées par Santé publique France, confirment donc un recours un peu moins fréquent aux antibiotiques, tendance amorcée avant les années Covid. Néanmoins, cette baisse pourrait s’expliquer, au moins en partie, « par une moindre incidence des infections hivernales » cette année-là, interprète SPF, qui note également de fortes disparités selon les âges et les régions. Ainsi, les prescriptions d’antibiotiques ont diminué chez les enfants de moins de 5 ans mais, dans le même temps, la consommation de ces médicaments a, elle, augmenté chez les plus de 65 ans. On note également « une consommation globalement plus importante chez les femmes que chez les hommes » et « une consommation et des prescriptions plus importantes dans les régions Corse et PACA ». De plus, si les prescriptions sont moins fréquentes chez les généralistes (-1,3 %), elles progressent chez les spécialistes (+4,6 %) et chez les dentistes (+1,4 %).
Encore loin de l’objectif cible
En 2023, près de 27 millions de patients ont eu au moins une prescription d'antibiotiques au cours de l'année, soit environ 40 % de la population totale. Cette même année, les antibiotiques le plus souvent prescrits étaient l’amoxicilline (38,5 % des prescriptions), devant les macrolides (16,7 %) et l’association amoxicilline/acide clavulanique (15,6 %), soit « des familles d’antibiotiques fortement génératrices de résistances et dont la prescription est à restreindre », souligne SPF.
Globalement, les objectifs en matière de réduction du recours aux antibiotiques en France, cinquième plus gros consommateur en Europe en 2022, sont encore loin d’être atteints. « Nous sommes encore loin de l’objectif cible de moins de 650 prescriptions pour 1 000 habitants par an (820,6 prescriptions pour 1 000 habitants par an en 2023), retenu par la Stratégie nationale 2022-2025 de prévention des infections et de l’antibiorésistance, confirme Caroline Semaille, directrice générale de SPF. Mieux sensibiliser les prescripteurs et les patients est essentiel pour atteindre nos objectifs de santé publique », appuie-t-elle. Pour encourager le bon usage, l’agence de santé publique a prévu de rediffuser sa campagne : « Les antibiotiques, bien se soigner, c’est d’abord bien les utiliser » à partir du 18 novembre, à la télévision, à la radio, sur Internet mais aussi via des affiches dans les salles d’attente des professionnels de santé
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