L'Europe connaît une septième vague de Covid-19, qui s'explique en grande partie par l'échappement immunitaire des nouveaux variants, c'est-à-dire leur forte capacité à résister aux protections induites par la vaccination et les précédentes infections.
L'Europe a replongé, en ce début d'été, dans une septième vague marquée, un peu partout, par un rebond des contaminations. En cause, un relâchement des gestes barrières mais également, une baisse de notre immunité. Car on sait désormais que la protection conférée par les vaccins et par les précédentes infections s'érode au bout de quelques mois.
Cette nouvelle vague s'explique aussi, selon les scientifiques, par la progression de nouveaux sous-variants d'Omicron, BA.4 et surtout BA.5. En France, selon le dernier bulletin de Santé publique France, un remplacement progressif de BA.2 est observé depuis plusieurs semaines avec une progression de la détection de BA.5 (41 %) et BA.4 (6 %) la semaine du 13 au 19 juin. Ces sous-variants se propagent d'autant plus rapidement qu'ils semblent bénéficier d'un double avantage de contagiosité et d'échappement immunitaire, c'est-à-dire une forte capacité à échapper à la réponse immunitaire. C’était déjà le cas pour le sous-variant d'Omicron BA.1 qui était bien plus capable que Delta d'infecter des hôtes vaccinés ou déjà contaminés.
On a longtemps pensé qu'une infection tenait lieu de protection, du moins pendant quelque temps. Mais avec la famille Omicron, il semble qu'il n'en est rien, souligne une étude de l'Imperial College publiée mi-juin dans « Science ». Les scientifiques ont analysé des échantillons de sang de plus de 700 travailleurs de la santé au Royaume-Uni. Tous avaient reçu trois doses de vaccin contre le Covid-19 et avaient été infectés par la souche historique ou des variants. Les résultats soulignent que les personnes précédemment contaminées par Omicron présentaient une bonne réponse immunitaire contre la souche initiale du coronavirus et ses premiers variants, mais faible contre Omicron lui-même. « On pensait que l'infection à Omicron pouvait presque être bénéfique, comme une sorte de rappel naturel », a indiqué Rosemary Boyton, co-auteure de l'étude. « Ce que nous avons découvert, c'est qu'il stimule mal l'immunité contre lui-même, voire pas du tout dans certains cas. Ceci, ainsi que le déclin immunitaire après la vaccination, peuvent expliquer l'augmentation massive que nous constatons à nouveau dans les infections, beaucoup de personnes étant réinfectées à de courts intervalles ».
Ces variants très contagieux nécessitent qu'on augmente le niveau de protection des plus fragiles. Car heureusement, les vaccins restent efficaces contre les formes graves de la maladie. C’est pour cette raison que le ministère de la Santé a recommandé un deuxième rappel aux plus de 60 ans et aux personnes fragiles, dont le système et la mémoire immunitaire sont moins robustes.
Avec l'AFP.
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