Un chercheur canadien veut transformer des poussins en dinosaures

Jurassic Park au poulailler

Publié le 31/08/2009

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LE MONDE de la fiction inspire parfois le monde réel. L’audacieux scénario du film à succès Jurassic Park aura ainsi laissé des traces dans l’esprit fécond du paléontologue canadien Hans Larsson. On se souvient comment, devant la caméra de Steven Spielberg, étaient nés quelques vélociraptors et autres brachiosaures. De puissants ordinateurs, quelques brins d’ADN miraculeusement extraits du corps de moustiques conservés dans l’ambre, et la magie du cinéma avait fait le reste. Pour Hans Larsson, chercheur à l’université de Mc Gill (Montréal), - qui n’a rien d’un rigolo - ce tour de passe-passe génétique n’est peut-être pas aussi inaccessible qu’il y paraît. C’est d’ailleurs en discutant avec Jack Horner, paléontologue lui aussi, et conseiller technique de Spielberg, qu’il a eu l’idée de reproduire chez des gallinacées des traits caractéristiques de dinosaures disparus depuis des millions d’années. Ainsi, depuis quelques années, le chercheur manipule génétiquement des embryons de poussins en espérant obtenir un jour un chickenosaurus (ou Pouletosaure en Français). La quête est difficile et rencontre de nombreux obstacles éthiques, reconnaît aujourd’hui le paléontologue qui souhaite surtout offrir une « illustration de l’évolution ». Comment ? Si l’on considère que les différents stades de développement de l’embryon résument un peu l’histoire de l’évolution de l’espèce, dit en substance Larsson, on peut espérer en bloquant une partie du développement embryonnaire d’un descendant de dinosaure, lui faire exprimer complètement son héritage génétique au moment où ce dernier ressemble à un reptile doté d’une queue et de dents. « Si je peux démontrer clairement que le potentiel pour le développement de traits anatomiques des dinosaures existe chez les oiseaux, cela prouvera à nouveau que les oiseaux descendent directement des dinosaures », explique le savant. Autrement dit, qu’un jour les poules ont eu des dents.

› DIDIER DOUKHAN