« LES FEMMES peuvent être rassurées, après une fausse couche leurs chances de donner naissance à un enfant sain demeurent élevées, quelle que soit la méthode de prise en charge. Cette notion devrait compléter l’information qu’elles souhaitent recevoir afin de choisir elles-mêmes la méthode de prise en charge qu’elles préfèrent, en conservant à l’esprit les différences cliniques et économiques. » C'est le constat que font Lindsay F P Smith et coll. (Royaume-Uni) après avoir évalué les chances de grossesse de femmes ayant perdu précocement un enfant. Chances calculées selon qu’elles ont bénéficié d’une prise en charge de type attentiste, médicale ou chirurgicale.
Entre mai 1997 et décembre 2001, l’équipe a enrôlé 1 128 femmes hospitalisées pour une fausse couche avant la 13e semaine. Par tirage au sort elles ont bénéficié soit d’une évacuation chirurgicale, soit d’un traitement médical par mifépristone et/ou misoprostol, soit simplement d’une surveillance. Parmi les participantes, 68 % (762) ont participé au suivi, donnant des informations sur d’éventuelles grossesses au cours des 5 années.
80 % à 5 ans.
Le taux de naissances d’enfants vivants est similaire, à 5 ans, pour les trois groupes de traitements. Parmi celles mises sous surveillance, il est de 79 % (177/224 femmes) ; dans le groupe médical il est de 79 % (181/230) et dans le groupe chirurgical de 82 % (192/235). Une petite différence non significative est relevée au bout de 2 ans. Le taux de fertilité est de 4 % supérieur dans le groupe surveillance par rapport au groupe chirurgical. À ce terme, il est globalement de 60 %, contre 80 % trois ans plus tard. Les auteurs considèrent que ce chiffre bas de la 2e année peut être le fait de femmes qui ne souhaitaient pas d’enfant après leur fausse couche.
L’équipe se fait aussi une remarque. L’une des méthodes utilisées pourrait avoir occasionné de nouvelles fausses couches très précoces, que l’enquête par questionnaire n’aurait pu révéler. Mais une grossesse, chez ces patientes très sensibilisées, ne serait pas passée inaperçue d’autant que des tests sont très facilement disponibles.
Deux derniers points méritent d’être signalés. Tout d’abord, les résultats ne sont pas influencés par des grossesses menées à termes avant la fausse couche. Ensuite, les femmes les plus âgées et celles rapportant des antécédents de fausse couche ont eu une moindre fertilité. Pour les plus âgées, il faut y voir une diminution naturelle de la fertilité et l’absence de souhait de grossesse. Quant aux femmes ayant déjà perdu 3 bébés ou plus, il faut rechercher une pathologie responsable.
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