Les médecins ayant prescrit les antibiotiques larga manu, se trouvèrent fort dépourvus quand l’infection fut venue. C’était sans compter sur la fourmi.
Certes, la bestiole n’est pas prêteuse, mais elle est prometteuse. Des chercheurs britanniques sont en effet parvenus à extraire de la moisissure produite par une espèce kenyane, Tetraponera penzigi, un nouveau type d’antibiotique, qu’ils ont baptisé Streptomyces formicae. Selon eux, cette substance serait particulièrement efficace, y compris contre certaines souches bactériennes résistantes. Leur découverte n’a donc rien d’une fable et l’antibiotique ne ferait qu’une bouchée du staphylocoque doré résistant à la méticilline (SARM) et de l’entérocoque résistant à la vancomycine (VRE). « Nos résultats mettent en lumière l’importance d’effectuer les recherches dans des environnements jusqu’ici sous-explorés qui, en s’appuyant sur les avancées récentes en séquençage et édition génétique, permettent la découverte de nouvelles espèces naturellement productrices d’antibiotiques », souligne l’un des auteurs de l’étude, le Pr Barrie Wilkinson.
L’enjeu est de taille, car la résistance aux antibiotiques menace la planète. D’ores et déjà, l’antibiorésistance serait responsable, en France, de 158 000 infections et de 15 000 décès par an. En 2050, si rien n’est fait, elle pourrait être responsable de plus de 10 millions de décès dans le monde. Alors les scientifiques font feu de tout bois. Bien avant la fourmi, les chercheurs s’étaient intéressés à un autre insecte, le cafard. Et plus particulièrement à son cerveau, capable, selon eux, de développer des molécules antibiotiques lui permettant de vivre paisiblement dans des endroits sordides et insalubres. Du jus de crâne antibactérien, en quelque sorte.
Quant à la cigale, elle n’a finalement rien à envier à la fourmi. En effet, celle-ci ne produit pas de substance antibiotique, mais la surface des ailes de certaines cigales présente une structure particulière permettant de détruire mécaniquement les bactéries. Tant et si bien que des chercheurs tentent de reproduire ce mécanisme afin de créer des surfaces antibactériennes. Ne vous déplaise, la cigale ne fait pas que chanter !
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