La grossesse ne présente pas de risque accru de rechute pour les femmes ayant eu un cancer du sein, et peut même réduire ce risque dans certains cas.
Une étude internationale présentée samedi à la conférence annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO), la plus étendue réalisée à ce jour, « confirme que la grossesse après un cancer du sein ne devrait pas être découragée même chez les femmes dont la tumeur était hormono-dépendante », indique le directeur des travaux. Cette étude a inclus 1 207 femmes atteintes d'un cancer non-métastatique du sein à moins de 50 ans, dont 57 % avaient un cancer hormono-dépendant et plus de 40 % présentaient des facteurs négatifs pour le pronostic comme une tumeur de grande taille ou qui s'est propagée aux ganglions. Parmi ces femmes, 333 sont tombées enceintes dans une période médiane de 2,4 ans après le diagnostic et aucune différence n'a été constatée dans le taux de rechute et de survie entre celles qui ont eu un enfant et les autres au cours d'une période de suivi de 10 ans. De plus, les chercheurs suggèrent que la gestation pourrait avoir des effets protecteurs contre une résurgence de la tumeur.
L'étude montre aussi que, bien que la moitié des jeunes femmes venant d'être diagnostiquées d'un cancer du sein montre un intérêt pour la maternité, moins de 10 % tombent enceintes après leur traitement anticancéreux. Les femmes ayant eu un cancer du sein hormono-dépendant tombent enceintes plus tardivement que celles dont la tumeur n'entre pas dans cette catégorie. Parmi toutes les survivantes d'un cancer, celles qui ont eu un cancer du sein sont celles qui sont le moins enclines à avoir un enfant en raison de la forte production d'hormones par l'organisme pendant la grossesse. Les femmes qui ont eu un cancer du sein hormono-dépendant prennent en effet un traitement anti-hormonal pour empêcher la production d'œstrogènes pendant au moins 5 ans et doivent arrêter ce traitement en cas de désir de grossesse.
L'étude suggère également que ces femmes peuvent allaiter leur enfant même après une intervention chirurgicale pour enlever la tumeur. En revanche, les données restent pauvres quant au recours à des techniques de reproduction assistée chez ces patientes.
Avec l'AFP.
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