LE 17 ß-ESTRADIOL (E2) a l’avantage, par rapport à l’éthinylestradiol (EE) utilisé dans de nombreuses autres pilules, d’un impact beaucoup plus faible sur le métabolisme hépatique. Sa métabolisation est plus rapide et il agit moins sur les facteurs de coagulation. Il comporte ainsi moins de risques thromboemboliques veineux. La question se posait ensuite de décider quel progestatif associer. Jusqu’à présent, les contraceptifs estroprogestatifs qui contenaient de l’E2 induisaient des saignements intercurrents qui en limitaient l’usage. De nombreux essais ont été réalisés. Il est apparu que le nomégestrol acétate, proche de la progestérone naturelle, a une activité antigonadotrope hautement sélective (inhibition de la fonction ovarienne et de la croissance folliculaire), une activité anti-androgénique modérée et une demi-vie longue. L’ensemble assurant une bonne efficacité contraceptive en association avec le 17 ß- estradiol.
Un schéma de prise simple.
Zoely se prend selon un schéma 24/4. Une prise quotidienne d’un comprimé blanc associant 2,5 mg de nomégestrol acétate et 1,5 mg d’estradiol naturel pendant 24 jours, puis une prise d’un comprimé jaune sans principe actif pendant 4 jours. Ce schéma, sans interruption entre la plaquette terminée et la nouvelle plaquette, limite les oublis. De plus, l’arrêt des composés actifs pendant seulement 4 jours permet d’éviter la reprise de l’activité ovarienne et de réduire les fluctuations hormonales au cours du cycle de traitement. Il en résulte aussi une hémorragie de privation de plus courte durée.
Une étude récente (SAMBA) a comparé Zoely (n = 1 591 ; schéma 24/4) a une association drospérinone (DRP)/EE (3 mg/30 µg) (n = 535 ; schéma 21/7) chez des femmes de 18 à 50 ans pendant 13 cycles*. L’efficacité contraceptive appréciée par l’indice de Pearl (qui doit être ‹1) était de 0,31 avec Zoely et de 0,66 avec DRP/EE chez l’ensemble des femmes et, respectivement, de 0,38 et 0,81 chez les femmes de moins de 35 ans. Les hémorragies de privation étaient moins importantes et de plus courte durée avec Zoely. Les saignements intermenstruels un peu plus fréquents en début d’étude ont diminué avec le temps. La pression artérielle n’a pas été modifiée et les effets secondaires habituellement notés avec les contraceptifs oraux (dysménorrhée, prise de poids) ont été faibles et similaires dans les 2 groupes. Une étude qui appréciera la tolérance dans la « vraie vie » (PASS) sera mise en place courant 2012 sur 30 000 femmes qui seront suivies pendant 5 ans.
Des contre-indications habituelles.
Les études de tolérance ont montré que, ayant peu d’impact hépatique, Zoely a une activité neutre sur les lipides, ne modifie pas la pression artérielle et a peu d’effet sur la coagulation. Cependant, cette pilule a les mêmes contre-indications que les autres pilules : antécédents d’infarctus du myocarde, de phlébite et d’embolie pulmonaire. Le Dr Christian Jamin, gynécologue, rappelle que : « Le tabagisme seul n’est pas une contre-indication à la contraception estroprogestative, c’est l’association de facteurs de risque (diabète, hypertension artérielle, hypercholestérolémie, hypertriglycéridémie, obésité, tabagisme, immobilisation…) qui est dangereuse. L’accident se déclenche lorsque la sommation des facteurs de risque atteint un certain seuil de risque. »
* Mansour et coll. Eur J Contracept Reprod Health Care 2011 Dec ; 16 (6) : 430-43.
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