Identiques sur le plan anatomique, le cœur de l’homme et celui de la femme se distinguent pourtant à de nombreux égards. Le cœur des femmes bat par exemple moins vite que son homologue masculin. Le diamètre des artères coronaires est en effet corrélé à la taille. Or, les femmes étant en moyenne plus petites que les hommes, leurs coronaires sont plus étroites et leur débit cardiaque plus faible. Une caractéristique qui rend d’ailleurs les interventions chirurgicales plus délicates. Autre différence, la femme non ménopausée est mieux protégée que l’homme contre la maladie coronarienne.
Dans ce match des sexes côté cœur, il y a bien d’autres arguments. Les réseaux impliqués dans le développement des maladies cardio-vasculaires sont, par exemple, régulés de façon différente chez l’homme et la femme (régulation génique chromosome sexuel dépendant ou hormono-dépendante).
Mais là où le palpitant des femmes marque un point décisif, c’est quant à sa longévité. Des travaux parus récemment dans la revue américaine « Radiology », montrent en effet que le myocarde ne vieillit pas de la même façon dans les deux sexes. Un résultat qui met en lumière une cause encore méconnue des variations observées entre les différentes formes de défaillance cardiaque selon le sexe… et qui pourrait ouvrir la voie au développement de thérapeutiques mieux ciblées.
En pratique, les chercheurs de l’université John Hopkins ont analysé les IRM des cœurs vieillissant de près de 3 000 adultes âgés de 54 à 94 ans ne souffrant d’aucune maladie cardiaque. Ils ont été suivis durant dix ans et à la fin de cette période une nouvelle IRM a permis d’obtenir des images des cœurs en 3D. Résultat ? Chez les deux sexes, le ventricule gauche se rapetisse avec l’âge. Mais si chez les hommes le muscle entourant cette cavité grandit et s’épaissit en vieillissant, il a tendance au contraire à se réduire dans la poitrine des femmes. Or on sait qu’un épaississement de ce muscle et une réduction du volume du ventricule gauche accroissent le risque de défaillance cardiaque. Cette pathologie pourrait donc se développer différemment chez les hommes et les femmes, concluent les chercheurs.
L’étude a aussi montré que, sur dix ans, le ventricule gauche a pris huit grammes en moyenne chez les hommes et perdu 1,6 gramme chez les femmes. Un cœur plus léger, mais plus résistant, serait-ce là le secret de la longévité cardiaque de ce qu’on appelle, décidément à tort, le sexe faible ?
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