CE N’EST PAS LE TRISTE apanage de la vieillesse. Une large étude américaine, The Greater Cincinnati/Northern Kentucky Stroke Study (GCNKSS), montre dans un bassin de population de 1,3 million d’habitants que les sujets jeunes font de plus en plus d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). En dix ans, entre 1993-1994 et 2005, la proportion d’AVC tous confondus est passée dans cette catégorie d’âge de 12,9 à 18,6 %. L’âge moyen des AVC s’est ainsi un peu rajeuni, passant de 71,2 à 69,2 ans sur les mêmes périodes. L’incidence croissante chez les jeunes n’était pas le fait d’AVC hémorragiques mais bel et bien d’AVC ischémiques.
La zone géographique de l’étude couvrait deux comtés de l’Ohio et trois autres contigus dans le Kentucky du Nord, totalisant un peu moins de vingt hôpitaux. Pour recenser le nombre d’AVC survenus, des attachés de recherche clinique ont vérifié les dossiers médicaux de chaque admission et chaque passage aux urgences codés avec le diagnostic d’AVC. Le diagnostic d’AVC correspondait à une ischémie cérébrale, une hémorragie intracérébrale, une hémorragie sous-arachnoïdienne ou à un AVC de cause inconnue.
Alors que les chercheurs ont constaté une baisse des AVC chez les sujets âgés, ils ont observé une incidence croissante chez les plus jeunes. Les raisons de cette nouvelle tendance restent peu claires. Néanmoins, plusieurs points peuvent être relevés. L’incidence croissante ne se fait pas au profit des AVC hémorragiques, même si ce type d’accident est plus fréquent dans cette tranche d’âge. Bien au contraire, les chercheurs ont noté une augmentation significative des accidents coronariens. La survenue de plus en plus précoce de facteurs de risque cardio-vasculaire est pointée du doigt.
Inciter les jeunes à consulter.
La consommation de drogues est sans doute en cause, avec un phénomène à la hausse passant de 0,6 à 5,9 % entre 1994-1995 et 2005. En 2005, 23 % des patients âgés de 20-44 ans ayant eu un AVC pour la première fois consommaient de la drogue, par rapport à 21 % chez les sujets de 45-54 ans et à 2,2 % chez les plus de 55 ans. La toxicomanie était présente dans 11 % des hémorragies intracérébrales, 15 % des hémorragies sous-arachnoïdiennes, mais seulement dans 4 % des AVC ischémiques. Reste que la prise de toxiques joue un rôle mineur dans l’augmentation totale des AVC, puisqu’elle est surtout associée aux AVC hémorragiques.
Plus probable reste l’augmentation des facteurs de risque cardio-vasculaire chez les plus jeunes, en premier lieu le diabète et l’obésité. Non seulement les médecins se soucient davantage de traiter ces facteurs de risque chez les sujets âgés, mais les plus jeunes consultent moins souvent, laissant peu de prise pour s’occuper de leur santé. Deux cibles d’intervention pourraient être d’inciter les jeunes à en prendre soin et de sensibiliser les médecins à identifier les sujets à risque.
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