LES ENFANTS infectés par le VIH et sous traitement antirétroviral hautement actif (HAART) peuvent tirer un bénéfice de la revaccination contre les maladies infantiles. C’est le constat d’une revue de 38 études publiées sur ce thème menée par deux médecins américains, Catherine Sutcliffe et William Moss (école de santé publique Johns Hopkins Bloomberg).
Alors que les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé concernent la primo-vaccination de routine de ces enfants, le thème des injections de rappel demeure plus flou. Pour tenter d’évaluer la qualité de la réponse immunitaire des enfants séropositifs, les deux spécialistes ont réalisé leur revue de la littérature.
L’analyse des données montre deux faits. Tout d’abord, ces enfants sous antirétroviraux restent susceptibles de contracter les infections qui peuvent être prévenues par la vaccination. Ensuite, ils demeurent sensibles au bénéfice de la revaccination.
Toutefois, les études suggèrent que, si les enfants tirent bénéfice des injections de rappel, la reconstitution de la protection immunitaire ne semble pas suffisante pour assurer une protection sur le long terme. Une grande partie des jeunes patients revaccinés montre une réponse vaccinale moindre que celle des enfants indemnes. La cause en est l’altération progressive de l’immunité, expliquent les auteurs. Dès lors, ces enfants infectés et traités requièrent une surveillance accrue et parmi eux certains auront besoin de nouvelles injections de rappel.
Un constat a été également établi lorsque les antirétroviraux sont instaurés dans la petite enfance avant que les vaccinations ne commencent. Dans cette situation, l’immunité préexistant à la vaccination semble préservée grâce au traitement antirétroviral.
Les auteurs concluent sur le bien-fondé d’une politique de vaccinations et de rappels chez les enfants porteurs du VIH et résidant dans des pays à forte endémie du virus. Le risque, expliquent-ils, est qu’avec la prolongation de la survie conférée par les traitements HAART, un plus grand nombre de ces enfants (puis adolescents) ne contractent les maladies infantiles.
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