LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. - Que doit savoir le patient diabétique quant au contrôle glycémique ?
VINCIANE HEUDE. - Dans un premier temps, il faut différencier le diabétique insulinodépendant (diabète de type 1) et le diabétique non insulinodépendant (diabète de type 2). Pour le premier, l’autosurveillance glycémique fait partie intégralement de son traitement car elle lui permet d’adapter ses doses d’insuline. Au minimum, le nombre de glycémies quotidiennes est de 4 et devrait être logiquement de 6 par jour. Pour un diabétique de type 2 ayant une insuline, la fréquence des glycémies doit être de 2 à 4 par jour. Pour le diabétique de type 2 sans insuline, l’autosurveillance glycémique est un outil pour améliorer son observance et sa compréhension de la pathologie. Faites le point avec lui sur les valeurs à obtenir, la fréquence du suivi et les résultats obtenus. Avant les repas, la glycémie sera comprise entre 0,7 g et 1,2 g/l. En postprandial (deux heures après le repas), elle devra être inférieure à 1,8 g par litre. En parallèle, un examen pour connaître son taux d’hémoglobine glyquée (valeur sur les trois derniers mois) doit être effectué tous les trimestres.
Au comptoir, rappelez les règles de bon usage de ces dispositifs, car bien des facteurs peuvent venir fausser les résultats : ne pas utiliser de désinfectant sur la peau avant de se piquer, un lavage à l’eau et au savon suffit ; une fois la piqûre effectuée, éviter d’appuyer sur la pulpe du doigt pour augmenter l’échantillon sanguin car la lymphe contenue dans le liquide va perturber le résultat. Mieux vaut se masser un peu la peau avant de se piquer. 53 % des patients réutilisent leurs lancettes, ce qui pose un problème d’hygiène et fausse la qualité du recueil sanguin (en plus d’augmenter la douleur). Il faut le rappeler, les lancettes sont à usage unique !
De quoi faut-il s’assurer au moment de la vente ?
N’oubliez pas de remplir avec le patient la garantie de l’appareil qu’il faut renvoyer au fabricant afin de pouvoir en bénéficier en cas de panne. Pour mémoire, la CPAM prend en charge un appareil pour les adultes et 2 appareils pour les enfants tous les 4 ans (200 bandelettes prises en charge par an pour les diabétiques de type 2). Il faut bien sûr expliquer le fonctionnement de l’appareil au patient, dans un endroit calme de préférence, et lui faire tester l’appareil.
Y a-t-il des règles de bon usage à respecter pour l’autosurveillance de la tension ?
Oui, bien sûr, d’autant que 2 % seulement des détenteurs d’autotensiomètre l’utilisent correctement ! La position lors de la prise importe beaucoup car l’appareil doit être placé au niveau du cœur. C’est pourquoi la Haute Autorité de santé recommande la prise de tension à l’aide d’un brassard plutôt qu’une prise au poignet. Avec un tensiomètre de poignet il faut placer le dispositif au niveau du cœur, main contre la poitrine ou bras posé sur la table. Le patient doit s’asseoir 5 minutes au calme et sans parler avant d’effectuer son contrôle. La tension étant une valeur variable, une seule mesure ne veut rien dire. Pour obtenir un résultat fiable, il faut respecter la « règle des trois » : 3 prises le matin, 3 prises le soir, pendant trois jours d’affilée, permettent d’obtenir une valeur moyenne représentative (à la maison, au-delà de 135-85, le patient fait de la tension). Toutes les personnes traitées pour hypertension doivent s’équiper d’un tel appareil, se contrôler dans de bonnes conditions, et spécialement avant le rendez-vous chez le médecin, auquel elles devront apporter les résultats.
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